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Critique de afriqueah


Si l'on superpose la violence d'Orange mécanique avec les meurtres commis pendant la Shoah, énoncés de façon naturelle et allant de soi, ce que Philippe Claudel nous présente n'est pas du tout notre monde actuel, mais une utopie extrêmement désagréable où le mal règne innocemment.
La femme du narrateur se fait tringler, ils torturent sans état d'âme, les principes de notre époque, ou son combat, comme égalité, fraternité, et aussi le droit au suicide et à l'euthanasie, sont dévoyés et ridiculisés.
Les sans-logis, dont un artiste vend cher les corps, l'inceste, le mariage pour tous avec une ourse, la chasse aux migrants, dont depuis leurs yachts ils font basculer les pirogues, le jeu palpitant de lancer depuis un pont des projectiles contre les véhicules, la risée des camps d'extermination, la non reconnaissance du nom de son enfant (fille ou garçon, peu importe), les vieux, il y en a tellement trop, baf, un coup sur la tête de ma mère, l'anthropophagie, bref, la vraie question est :
Qu'a vraiment voulu dire Philippe Claudel ?

Dénoncer quoi ?

Les mauvais traitements des uns et des autres ? sauf que qui, à notre époque, mange sa propre mère, et en plus, la viande n'est pas succulente, qui torture impunément, qui ? Qui avorte sans même savoir de la mère ou de la fille ?
Et tout ça, c'est tellement ennuyeux, absolument pas drôle, avec ces répétitions constantes : «  ma femme », celle qui se fait tringler, et les noms des abrutis avec qui le narrateur travaille : Legros, Grosjean, Morel, Rondin, enfin l'accumulation des préjugés raciaux et sociaux : les Noirs l'ont longue, les secrétaires se doivent de faire des fellations…
Bref, j'arrête.
Mon seul souhait est que l'auteur ne soit pas Philippe Claudel, puisque dans le livre qu'il vient tout de même de signer, le narrateur ne se souvient plus de ses rejetons.

Même le sexe du titre ne correspond pas : l'auteur, si c'en est un, aurait dû écrire : Inhumains.
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