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EAN : 9782253073956
144 pages
Le Livre de Poche (07/11/2018)
3.08/5   201 notes
Résumé :
Nous sommes devenus des monstres.
On pourrait s’en affliger.
Mieux vaut en rire.

« Le rire contre les armes. Et l’ironie pour se moquer de nous.
L’homme est sans doute le seul animal à commettre deux fois les mêmes erreurs. Il est aussi l’unique à fabriquer le pire et à le dépasser sans cesse. À observer le monde comme il va, on hésite alors entre les larmes et le rire.
J’ai choisi dans Inhumaines de m’affubler d’un nez rou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
3,08

sur 201 notes
Je me permets de mettre une seule étoile bien que n'ayant pas terminé cette lecture au delà du tiers. On est bien loin des Âmes grises, ou de la petite fille de monsieur Linh, si bien que j'ai eu l'impression de lire la plume d'un autre auteur.
Certes, la satire me semblait prometteuse, je me réjouissais de démarrer cette lecture, avide de bons mots et de parodies jouissives.

Je n'ai ressenti que nausée et dégoût, et passé le choc de la première nouvelle, les suivantes m'ont poussée à penser que non seulement il va loin, mais si loin qu'il m'a perdue.

J'oublie ce livre, et non l'auteur !
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Temps-pis, je prends le risque d'avouer que j'ai apprécié ce livre, conscient qu'il va, et c'est bien parti, diviser les lecteurs. Je crois aussi avoir été conforté dans cette voie par P. Claudel lui-même lors de son passage dans la Grande Librairie de Busnuel. Comme il le dit lui—même « C'est le livre d'un être dérangé, en l'occurrence, moi, parce qu'il vit dans un monde en dérangement ». Cette simple phrase résume la nécessité d'un tel livre. Nécessité, parce qu'il est temps d'ouvrir les yeux sur là où il va ce monde. Alors on rit. Oui, on rit. On rit jaune, d'un rire grinçant parcque l'on se rend compte de certaines réalités qui nous dérangent. Que l'on se rassure, nous n'en sommes pas là où nous entraine « Inhumaines ».
Alors, réfléchissons et posons-nous quelques questions après la lecture. Si Hitler et sa suite SS n'avaient pas été les êtres ignobles que l'on a malheureusement connus et que, aujourd'hui, Claudel avait inclus les baignoires, les chambres à gaz… dans son recueil d'inhumanités, quel regard aurions-nous eu sur un tel récit. Amélie Nothomb a déjà mis un pied dans cet appel à s'interroger avec l'idée d'une télé réalité dans un camp de détenu nazi.
Bien sûr, P. Claudel a poussé le curseur très loin. Autre exemple proposé « Pourquoi ne sommes-nous pas choqués par l'idée de se baigner dans la même eau où meurent des migrants que l'on cherche à repousser ? Réponse ‘Parce que l'on s'habitue à l'horreur'. 500 migrants noyés est devenu une banalité.
D'autres ont déjà poussé ce curseur. Souvenez-vous Hara-Kiri, Franquin et ses idées noires, Reiser….
Aujourd'hui, ce manque d'interrogation sur les conséquences en général a permis à un Donald Trump de profiter de son jouet, d'assouvir un fantasme, devenir président des États-Unis.
Allez, sourions un peu…. Extrait du livre : « Ma femme est morte, l'autre jour, sans prévenir, l'ingrate. Je l'ai remplacé tout de suite. J'ai pris la même. Pourquoi changer ? le jour de l'enterrement, je suis venu avec elle»
Aujourd'hui le curseur clone est à 2 avec Dolly la brebis. On pousse le curseur à 80 et nous dans une fabrique de clones humains où l'on achète des maris ou des femmes plus ou moins chers selon le modèle.

Je pourrais, comme ça, continuer longtemps. Lisez ce livre. Aimez-le, haïssez-le, nous sommes encore dans un pays où la pensée est libre.
Et réfléchissez mais gardez bien en pensée : le curseur est poussé très très loin. Moi, j'ai aimé ce livre. Je sais qu'il peut déranger. Je n'en voudrais pas à ceux qui vont le détruire, le jeter en criant « Quelle merde ! »
Je vais juste ajouter une petite chose : Hubert Reeves est plutôt obtimiste, lui, et sa vision a également la même valeur
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Humour morbide, sexe et cruauté, un texte surprenant de Philippe Claudel, bien loin des tendres pages de « La petite fille de Monsieur Linh ».

Une succession de courts chapitres, une dystopie maléfique où rien n'est épargné. On doit tuer les vieux, et manger les morts de la famille. On peut épouser une ourse (oui, l'animal!), forniquer entre amis, enterrer des immigrants dans son jardin ou suicider un collègue de bureau…

Ce n'est pas vraiment drôle, totalement irrévérencieux, on se demande où il va chercher tout ça.

Malgré tout, le texte pose quelques graves questions : tout sera-t-il vraiment permis? Quelles seront les limites de la liberté, la valeur de la vie humaine dans les sociétés du futur?
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Si vous ne connaissez pas Philippe Claudel, de grâce, passez votre chemin et ne découvrez par ce fabuleux conteur à travers ces « inhumaines » aussi loufoques que dérangeantes.

Laissez-vous plutôt envouter par les « âmes grises », ou émouvoir par « La petite fille de Monsieur Linh », sans omettre les autres textes de l'auteur qui vous feront apprécier la finesse de sa plume

Je reviens à ces « Inhumaines ». J'étais impatiente de découvrir le dernier opus d'un de mes auteurs préférés, mais, là, j'ai eu un léger problème !

J'ai été surprise voire même parfois mal à l'aise par ces 21 chapitres courts qui peuvent se lire comme des nouvelles. le sourire au fil du récit a laissé la place à la perplexité et parfois même à l'agacement.
L'auteur prend ici le parti de se moquer de la société actuelle, il n'épargne personne : les vieux, les pauvres, les malades, les femmes, les étrangers, l'entreprise, les banques…
Sans être particulièrement pudibonde j'ai été dérangée par l'omniprésence d'une sexualité débridée, sans morale et sans raison d'être.
J'ai l'impression que Philippe Claudel a éprouvé un malin plaisir à choquer gratuitement et cet univers glauque et lubrique m'a vraiment lassée.

Malgré cet aspect caricatural, cynique et dérangeant, certains pourront y voir une satire réussie de la société actuelle. Philippe Claudel essaye de nous ouvrir les yeux sur les dérives du monde occidental, sur la perte de sens, de repères, sur ces sociétés soit disant évoluées qui deviennent « inhumaines ».

Je mets ce livre dans la rubrique des rendez-vous ratés mais, cela ne changera rien à ma fidélité à Philippe Claudel que j'espère relire prochainement dans un registre plus soft.

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Que dire? Que dire?
Que si les vingt premières pages m'ont fait sourire (voire rire), les quarante suivantes m'ont troublée (voire mise mal à l'aise) et que les cent dernières m'ont agacée.
Philippe Claudel prend ici le parti de se moquer de la société actuelle et tout le monde en prend pour son grade; les vieux, les pauvres, les cancéreux, les réfugiés, les femmes, les arabes, etc. La toute puissance des banques et des multinationales est décriée; et ce qu'il advient des pauvres employés de base est ici souvent critiqué, voire moqué. "On est toujours le con de quelqu'un" a chanté Pierre Perret. C'est on ne peut plus implicitement répété ici.
Mais si encore il n'y avait eu que ce côté satirique des travers de notre société, passe encore. Ce que j'ai déploré, c'est l'omniprésence d'une sexualité débordante, sans morale et sans raison d'être. Ici tout le monde "couche" avec tout ce qui traîne (vivant ou non), et surtout avec les maris et femmes de la même entreprise. Franchement, au fur et à mesure des pages, cet univers lubrique et glauque lasse plus que tout le reste.
Bref, j'ai été attirée par la lecture des débuts de plusieurs de ces nouvelles, mais bien trop déçue par leur suite.
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critiques presse (3)
LaPresse
16 mai 2017
Style cru et direct, chapitres courts. Philippe Claudel manie le scalpel et vise la jugulaire. On referme le livre en se disant que l'Humanité ne saurait en arriver là.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
04 avril 2017
Trivial, salace et méchant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
31 mars 2017
Philippe Claudel n’assume pas ce qu’il écrit. Il reste à distance de son livre, il tient son crayon avec des pincettes, s’essayant à d’étranges allégories satiriques qui, pour la plupart, versent plutôt dans le vaudeville scabreux
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Cette loi est bizarre, Je ne la comprends pas. Comment a-t-on réussi à nous faire avaler que manger nos morts était plus écologique que de les enterrer ou les incinérer.
La politique me rend morose. Dubitatif. Misanthrope. Je m'y intéresse de loin. Je vais certes voter mais je le fais sans conviction. La couleur de ceux qui nous gouvernent ne change plus l'aspect du monde. Je subis. Nous subissons. Et eux aussi. La loi des marches et celle du climat. L'usure.
(p.68)
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Nous sommes des êtres de passage. La plupart de nos problèmes viennent de là. Nous refusons notre condition transitoire. […] Jamais nous n’envisageons réellement notre présence comme un infime incident biologique, négligeable et somme toute grotesque dans le cycle des émergences et des disparitions.

(p.126)
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Ma mémoire est exténuée. J’ai acquis cinq ordinateurs dont les disques durs ont une infinie capacité de stockage. À quoi bon se souvenir. Les machines sont là pour ça.

(p.11)
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Soins palliatifs
Rondin a un cancer. Celui du service prospective. Oui. Cancer de quoi. De tout. Depuis quand. Quelques mois. Des années. Je n'en sais rien. Ces choses-là ne surviennent pas du jour au lendemain. Nous allons le voir jeudi. Qui de nous. Dupont et moi. Vous lui apportez un cadeau. Pour quoi faire puisqu'il va mourir. Ça se fait. Ah. Et qu'est-ce qu'on peut bien offrir à un cancéreux. Quelque chose en rapport avec une de ses passions. Rondin n'était pas à proprement parler un être passionné. Tu en parles déjà au passé. Je m'adapte à une situation future. Une plante verte. Oui. C'est un cadeau sans risque. Les hôpitaux sont toujours sinistres. Contempler une plante verte rappelle la joie des vivants. En même temps elle ne sent rien et on n'a pas à la manger, ni à la lire, ni à la boire. Elle requiert du malade aucun effort. Tu as sans doute raison. J'ai sommeil. Moi aussi. J'éteins. Eteinds. Bonne nuit. J'ai fait un drôle de rêve.
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Vous avez vu il pleure. Oui. Incroyable. Il nous ressemble un peu alors. N’exagérons rien. Morel a pris la pince des mains de Dubois. Attendez. Il va avoir quelques raisons de pleurer pour de bon. Morel a coupé le petit doigt, l’annulaire, l’index et a laissé le pouce. Un travail efficace et rapide. On croirait que tu as fait cela toute ta vie. Pas vraiment mais j’apprends vite. C’est tout con. Vas-y. Non je t’en prie. Mais vas-y. Tu verras c’est incroyablement facile. Morel n’avait pas tort. En un simple et unique coup de pince, hop, je suis parvenu à sectionner le pouce de notre agresseur. Pourtant je ne suis pas un manuel. Je n’aurais jamais pensé que nos doigts tenaient si peu à nos mains. Les salopards. Quand on y songe, en prendre autant soin et n’être pas payé en retour. Vous avez remarqué combien c’est étrange une main sans doigts. On dirait un arbre fruitier coupé juste au-dessus du point de greffe. Morel est parfois contemplatif.
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Connaissez-vous ce grand roman sur l'indicible mais aussi sur l'autre, sur l'étranger, que l'on doit à un écrivain contemporain et qui reçut le prix Goncourt des Lycéens ?
« le rapport de Brodeck » de Philippe Claudel, c'est à lire au Livre de poche.
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