AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Piatka


Si vous décidez d'ouvrir ce livre, d'écarter les larges feuilles vertes sur fond bleu turquoise de la couverture qui accroche l'oeil, sachez que vous entrerez symboliquement dans l'arbre du pays Toraja, c'est à dire dans la sépulture destinée aux très jeunes enfants de ce pays. Oui, carrément !
Mais non, votre lecture ne sera pas triste, morne et larmoyante, bien au contraire. C'est un arbre symbole de vie et d'espoir d'un pays où la mort côtoie la vie naturellement, où elle est longuement célébrée, contrairement à chez nous.

« Une cavité est sculptée à même le tronc de l'arbre. On y dépose le petit mort emmailloté d'un linceul. On ferme la tombe ligneuse par un entrelacs de branchages et de tissus. Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée. Alors peu à peu commence le voyage qui le fait monter vers les cieux, au rythme patient de la croissance de l'arbre. »

Le ton est donné dès le début : le style est beau, direct, l'histoire énigmatique et simple à la fois. Un quinqua cinéaste, le narrateur, s'interroge à la mort de son meilleur ami et producteur sur la place qu'il occupait dans sa vie, sur sa nouvelle « présence » auprès de lui, sur la force des liens amicaux même au-delà de sa disparition physique.

« Le texte est devenu l'arbre du pays Toraja. »
La métaphore, même évidente, est belle. Philippe Claudel a déposé dans son arbre-hommage des lambeaux d'âmes défuntes, des souvenirs de vie et de magnifiques interrogations sur les rameaux qui poussent…après, car la vie continue et doit continuer, car « Vivre, en quelque sorte, c'est savoir survivre et recomposer. »
Commenter  J’apprécie          9711



Ont apprécié cette critique (73)voir plus




{* *}