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Critique de Saturne76


J'aime beaucoup le talent de Bernard Clavel, sa capacité d'évocation des personnages et des lieux, son style d'écriture, tout cela, je l'admire à chaque fois. Pour ce roman, j'ai ressenti le même plaisir, d'accord, c'est bien du “Clavel”. Mais habituellement, il y a quelque chose de plus, les personnages importants dans le livre nous tirent aussi vers le haut : bien qu'imparfaits, ils ont des qualités remarquables qui méritent notre respect et peuvent aussi nous inspirer positivement.
Dans “le silence des armes”, seuls les personnages secondaires sont dans ce cas, avec une amitié parfois bourrue mais surtout profonde et qui fait chaud au coeur. le problème sur lequel j'ai buté, c'est le personnage de Jacques, le personnage principal. Au début, on s'identifie à lui, il revient de la guerre d'Algérie, il a craqué et revient en convalescence dans son pays natal, situé dans le Jura. C'est quelqu'un d'attachant. Grâce à la nature, au souvenir de ses parents, aux villageois, au travail au jardin, il arrive à oublier un peu les horreurs de la guerre et se projeter positivement dans l'avenir. Il va donc mieux pour un temps.
Puis tout s'effondre et il bascule dans la folie. J'ai été choqué qu'aucun mot de Clavel ne condamne l'amalgame fait par Jacques entre militaire et assassin, entre chasseur et assassin. La vie d'un ivrogne semble ne rien valoir, ni celle des forces de l'ordre.

Je ne suis ni militariste, ni chasseur, mais je n'arrive évidemment pas à rester du côté de Jacques. Où est le bien pour Clavel ? Quelles sont ses valeurs ? Il semble qu'on doive se réjouir quand les forces de l'ordre ratent Jacques ou que ce dernier réussit à en abattre ! Clavel ne pourrait-il pas condamner la folie meurtrière au lieu de la présenter sous un jour si brillant ? C'est très choquant. Il y a une différence entre être pacifiste et être objecteur de conscience et encore une autre entre objecteur de conscience et forcené assassin.
On ne peut massacrer au nom de la non-violence. La lutte pour les idées est bonne, pas le meurtre. Je ne ferais pas lire ce roman à un jeune. Ce Clavel-là me choque.
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