AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de DreamBookeuse


Je pense que la première chose qui me séduit dans une bande dessinée, peu importe son public, son format, son genre, c'est le dessin. Et oui j'entends encore un de mes enseignants me dire que, non, franchement, la bande dessinée était aussi une histoire et que je ne pouvais pas m'attarder uniquement sur le dessins… MAIS. Mais sinon je lirais un roman, une jolie histoire, sans illustration. le dessin a toujours un sens, c'est ce qui porte une bande dessinée, la rend vivante, l'anime sous nos yeux, lui confère un je ne sais quoi qui peut entièrement changer la face d'une histoire. Ici, les illustrations et dessins d'Anne Montel sont doux et tendres, comme des petits morceaux d'enfance, tandis que ce qui fait peur prend des traits anguleux et sombres, tels de petits cauchemars.

La couverture est à cette image : envoûtante. Une nuit sans lune, des arbres aux ombres diverses semblables à des loups et des animaux-enfants qui se promènent, éclairés par l'un d'entre eux et devancés par Arthur, chevalier en armure de fumée. Déjà, ici, on sait beaucoup de choses, on en devine d'autres, cachées dans leurs expressions et leurs allures. On sait par exemple qu'Arthur à l'air déterminé avec son pas décidé, mais ses yeux semblent chercher quelque chose. Derrière, la renarde, Kitsu, paraît grande et désinvolte, comme si rien ne l'atteignait. A ses côtés, Pélagie parle avec joie, sautille presque, on la devine un peu délurée. Et en arrière, Gonzague dont le nom étrange ne reflète que son apparence lunettes sur le crâne plutôt que sur les yeux, un livre à la main et Willo qui brille de mille feux. Les dessins, à eux seuls, racontent donc une histoire.

Ce qui plaît aussi, indéniablement, ce sont tous les détails, toutes les petites phrases qui permettent un sous texte saisissant et souvent drôle à destination des adultes, tandis que l'adolescent ou l'enfant, lui, saura s'amuser d'autres situations. Adaptée à un très jeune public (neuf ans), notre regard sur elle peut facilement changer ! Depuis un simple polars plein de rebondissements et de personnages rigolos, à une métaphore de l'adolescence et de ses changements. J'ai de suite pensé à cela dès les premières pages, avec la maman d'Arthur qui rassure son fils, nouveau à l'école : ce n'est pas parce qu'il n'a pas encore découvert son super pouvoir qu'il est moins bien que les autres, ou nul, ou quoique ce soit d'autres. Chacun prend son temps ! Même chose avec la puberté, les petits copains, les petites copines, le développement du corps, les poils au menton et j'en passe. Seront abordés aussi d'autres sujets phares comme la monoparentalité ou encore le féminisme avec une Kitsu super forte à la bagarre « même » si c'est une fille. Loïc Clément parvient donc à instiller toutes sortes de petits détails pour qu'il soit lu et compris différemment selon son âge et j'ai trouvé cela super chouette ! Une lecture à partager ❤

L'objet éditorial en lui même est vraiment super chouette et je suis contente qu'il l'ait réédité (je n'avais pas été très séduite à sa première sortie, en 2014) dans ce format. le papier est super épais, le lettrage et les bulles finement travaillées et les couleurs…! Si je ne le lisais pas pour le Pumpkin Autumn Challenge j'aurais tout de même été dans le mood automnale 😉 C'est expressif, et tendre, et doux, j'ai adoré !

Les chapitres aussi ont leur propre mise en page dont une que j'ai beaucoup aimé avec Kitsu et une chanson, aux airs de Paradis Blanc qui donne quelque chose comme : « Des élèves disparaissent en fumée, on n'arrive plus à distinguer, où est l'espoir, comment finira l'histoire… » Impossible de ne pas avoir l'air en tête et de pousser la chansonnette en lisant les quelques strophes de cette chanson inspirée.

EN RESUME

Le Temps des Mitaines : La peau de l'ours est un premier volume coup de coeur, où les personnages, autant que le sous texte, ont été extrêmement bien travaillés sous l'égide de Loïc Clément. La douceur et les couleurs d'Anne Montel viennent rehausser l'ensemble, lui donner autant de poésie que d'ombres, et je me suis régalée !
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}