En dix portraits qui nous présentent le parcours, souvent atypique, de dix tatoueuses françaises, des "pionnières" comme Dodie, Laura Satana ou
Léa Nahon, aux plus "jeunes" dans le métier, mais qui y sont reconnues, comme Alexia Yumcha, Léa le Faucon, Eva Edelstein, L'Andro Gynette, Blum, Poly, ou Emy Wald,
Naomi Clément dresse un panorama passionnant de l'évolution du milieu du tatouage, tant en termes de reconnaissance d'un véritable métier - même si pas encore affilié aux métiers artistiques - que de sa féminisation. Car oui, et c'est bien ce que chacune explique, mais plus encore les pionnières qui sont entrées dans un milieu quasi exclusivement blanc et masculin, il faut se faire, encore actuellement, une place quand on est une femme.
Étant moi-même une "petite" tatouée, qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, j'en connais déjà certaines de réputation, puisque c'est un milieu que je suis avec intérêt.
Les portraits-entretiens de nos dix tatoueuses sont complets, éclairants sur le parcours de chacune, ce qui la fait venir à ce métier, ce qui la motive, ce qui explique son style, son regard sur la mode du tatouage désormais effective en France..., et leur laissent une carte blanche pour présenter une ou deux de leurs tatoueuse(s) favorite(s). Les photographies d'Helène Tchen nous les présentant sont aussi particulièrement réussies, mettant parfois en valeur certains de leurs tatouages de manière bienvenue. J'ai aussi apprécié la bibliographie laissée en fin d'ouvrage par
Naomi Clément, la journaliste à l'origine de ce projet, qui va me donner quelques pistes de lecture, notamment sur l'histoire de cet art ancestral.
Seul regret : ne pas avoir quelques tatouages présentés de chacune, qui aurait pu donner un petit côté artbook pas désagréable à l'ensemble, même si, bien sûr, il est désormais assez simple de se rendre sur Instagram pour y jeter un oeil.
Je remercie les éditions Leduc et Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.