Merci à Babelio et aux éditions Leduc pour ce beau livre.
Le tatouage est un art ancestral. Mais parler d'art pour le tatouage peut sembler inapproprié. Effectivement, marquer sa peau de façon indélébile a longtemps étû et le reste encore aujourd'hui pour beaucoup, la marque de la délinquance, de la rébellion.
Une activité underground pour bikers, skins, gothiques... enfin pour les bads boys and girls.
Or de tout temps l'Homme a marqué sa peau, il a porté sur lui des signes lui permettant de marquer son appartenance, ses gouts, ses joies et ses peines.
J'ai écrit Homme avec un "H" majuscule, mais en fait cette pratique était réservée aux hommes. Il y avait principalement des tatoueurs et des tatoués. La place de la femme était quasi inexistante. Les femmes tatouées étaient souvent affublées du qualificatif "de mauvaise vie".
Mais les dernières décennies sont marquées par une évolution tant pour les tatoués que pour les tatoueurs. Aujourd'hui il y a de nombreuses tatouées et de nombreuses tatoueuses.
La vision du tatouage a également changé, petit à petit la notion d'art est apparue et marquer sa peau n'est plus un symbole de déviance. Aujourd'hui un français sur dix serait tatoué et les émissions de TV se multiplient (pas toutes de bon niveau).
Naomi Clément, journaliste indépendante spécialisé R&B a donné la parole à dix tatoueuses, dix femmes qui nous offrent leur témoignage. Des interviews illustrées par les photos d'Hélène Tchen. Des illustrations simples, mais imprégnées de sensibilité, des photos qui disent quelque chose, tout comme les tatouages.
Leur découverte du tatouage, leur vision de cet art, elles nous révèlent leurs premiers pas, comment se faire une place en tant que femme dans ce milieu très masculin.
Dodie, Laura Satana,
Léa Nahon, Alexia Yumcha, Isea le Faucon, Eva Edelstein, l'Andro Gynette, Blum, Poly, et Emy Wald témoignent.
Leurs débuts, l'apprentissage en shop ou en autodidacte. Elles évoquent aussi la relation tatoueuse / tatoué.e. le tatouage reste à vie, alors il doit être parfait et répondre pleinement aux attentes. Il faut une relation de confiance, écouter et traduire. le tatouage permet de masquer des cicatrices corporelles, mais aussi celles de l'âme, c'est une modification corporelle indélébile pas un sticker que l'on efface.
Pour ces femmes le tatouage c'est une thérapie, un porte-bonheur indélébile, des bijoux de corps éternels, un mode d'expression, c'est la traduction d'états d'âme.
Des femmes taouées, sauf
Léa Nahon qui explique sa peur de l'engagement et du définitif, elles nous dévoilent une partie de leur corps, via l'oeil d'Hélène Tchen.
Quel que soit leur style, les dentelles, les femmes chimères, sur des peaux de toutes natures, de toutes couleurs, ces femmes sont des artistes.
Un beau livre pour découvrir le tatouage au féminin et faire la connaissance de ces dix artistes.