La maison de
Catherine Clément est voisine de mon village sur les bords de Loire. C'est ce qui a motivé ma lecture de
Maison mère. Mes promenades m'amènent souvent à longer la façade du manoir hollandais. L'endroit est certainement propice à l'écriture. L'auteur y a trouvé une retraite idéale. Elle en relate l'histoire, sinistre à une époque, puisque les riches van Voorn ont fait fortune dans le commerce triangulaire. le lieu suscite aussi des aspirations artistiques. le grand-père de l'auteur qui a acquis la maison avec vue sur la Loire s'est adonné à l'aquarelle comme après lui de nombreux membres de la famille. Dans la maison de famille, chacun trouve sa place et mène sa vie librement. Il règne une joyeuse animation, chacun se livre à son activité favorite.
Catherine Clément décrit le village dans les années 50. Elle fait l'inventaire de la faune et de la flore de son enfance. Elle dresse le bilan en 2006. On pourrait en refaire un aujourd'hui. Elle évoque le beau mais traitre fleuve merveilleusement bien et en fait le portrait à l'aune d'autres grands fleuves au bord desquels elle a vécu : Nil, Gange, Niger et Amazone. Car
Catherine Clément est une voyageuse. La maison elle-même en témoigne, elle compte de nombreux objets rapportés de pays lointains.
Maison mère n'est pas un roman mais plutôt des mémoires. L'auteur se concentre sur l'histoire familiale mais fait aussi quelques digressions dans l'histoire régionale.
Ce que montre bien
Catherine Clément, philosophe, c'est l'ouverture d'esprit que la Loire, comme tout fleuve, favorise. Sans l'activité fluviale, la maison ne serait pas. Il y a presque de l'anthropomorphisme dans l'écriture lorsqu'il s'agit de la maison elle-même ou de la Loire. L'auteur exprime son attachement profond pour le lieu et fait de son récit un véritable hommage.
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