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Critique de Ladybirdy


Étonnamment surprise par ce roman, j'ai aimé les questions soulevées ici à travers l'héritage familial, le deuil, les non-dits et la pudeur d'un père qui n'a jamais su dire je t'aime. La touche d'humour a été la bienvenue car elle illumine agréablement ce roman plutôt grave.

Gontran, trente-neuf ans (appelé ainsi car Mickey et Donald furent refusés à l'administration ;-) reçoit un appel de Victoire sa belle-mère: son père ne va bien. Il prend dès lors le premier vol direction l'Espagne et arrivé sur place découvre son père plus seul que jamais. Victoire est partie. La maison est sens dessus de tout. Cerise sur le gâteau, il fait connaissance avec le chien de son père, appelé Gontran car le père voulait se racheter, autant donc l'appeler comme son fils d'autant plus qu'il pète, rote et lèche comme Gontran bébé. Sourire :-).

Durant son séjour, le père et le fils vont se parler comme jamais jusqu'à lors. Et dissiper les nuages de leurs vies. Gontran (le fils, pas le chien) se rend compte que son père n'a jamais oublié sa mère, décédée six ans plus tôt d'un cancer. Il aimait sa femme, peut-être plus qu'il ne fut aimé par elle qui voulait faire un enfant toute seule.

De jolies citations parsèment ce roman:
"Le décès d'un proche rend égoïste. Même six ans après. On ne peut pas partager sa douleur. Encore moins l'expliquer. Ce sont des mots, des sons, des odeurs qui nous ramènent à l'être aimé. Qui nous glissent dans une bulle, et nous écartent des vivants. L'amour rend con, mais la mort renforce."

Tout du long, il y aura des explications, des déclarations, des excuses, des maladresses, un robinet que l'on ouvre après des années de sécheresse.

Les souvenirs qui ne s'oublient pas ont ce pesant d'or pour colorer un peu les tristes mines. On s'accroche à ce qui fut bon et beau. Car comme l'a écrit Camus, il ne faut pas dire : il n'est plus mais il fut. Se rappeler la quintessence de souvenirs heureux permet à l'âme de survivre. Quand tout est noir, le labyrinthe qui mène la mémoire vers ces coins de bonheur est laborieux mais possible.

Merci Gavin' s Clement Ruiz de m'avoir fait rire, sourire et émue en compagnie de Gontran et son père maladroit. Vous donnez envie d'aimer les imparfaits.

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