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Critique de lechristophe


Cet essai d'Ivan Cloulas porte sur les Borgia, famille espagnole puis italienne des XV-XVIe siècles, synonyme aujourd'hui de dépravations, luxure et meurtres.

Ivan Cloulas s'intéresse principalement aux 5 membres les plus notables de cette famille. En premier lieu, Alonso, archevêque de Valence, qui prend les bonnes décisions pour sa carrière pendant le Grand Schisme d'Occident (élection jusqu'à 3 papes concurrents en même temps) et termine sa vie en étant élu lui-même pape sous le nom de Calixte III.
Ensuite, il s'attaque au cas de Rodrigo Borgia, neveu du précédent, qui, même devenu cardinal, mena une vie dissolue, et eut plusieurs enfants de nombreuses maîtresses. Élu également pape sous le nom d'Alexandre VI en 1492, sexagénaire, il n'en continua pas moins sa vie dépravée. Adepte du népotisme, il s'occupa surtout à bâtir pour son fils, César, une principauté sur le sol italien, faisant et défaisant des alliances avec les puissances italiennes voisines (Naples, Milan, Florence, la Romagne…) et étrangères (France, Espagne).
César Borgia, fils du pape Alexandre VI qui le nomma archevêque de Valence à 16 ans, est célèbre pour le portrait qu'en fit Machiavel dans son oeuvre "Le Prince". Modèle du tyran qui ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs (entre autres crimes, il est accusé d'avoir fait assassiner à 22 ans son frère cadet Giovanni, et d'avoir eu une relation incestueuse avec sa soeur Lucrèce), aidé par son père, il prend la tête d'une armée de mercenaires et de condottieri pour se bâtir un territoire en Italie. Mais son étoile pâlit dès le décès de son père auquel il ne survit que 3 ans et demi.
Ivan Cloulas réhabilite Lucrèce Borgia en s'éloignant de sa légende noire "hugolienne" d'empoisonneuse et en n'en faisant qu'un instrument utile à la politique menée par son père et son frère : elle dut se marier 3 fois ; le 1er mariage fut annulé par son pape de père à cause d'un changement d'alliances, tandis que le 2e prit fin brutalement au bout de 2 ans par son frère qui fit assassiner son mari.
Enfin, le dernier personnage important de cette famille fut François Borgia, arrière-petit-fils d'Alexandre VI. Très différent de tous ses aïeux, il mit tellement à profit sa vie ecclésiastique pour faire le bien qu'il fut canonisé un siècle après sa mort. Proche à la fois d'Ignace de Loyola et de l'empereur Charles Quint, il participa grandement à l'expansion de l'ordre des jésuites malgré les entraves de l'Inquisition.

Bien que très intéressant, j'ai eu énormément de mal à lire et à achever l'ouvrage d'Ivan Cloulas à cause du très grand nombre de personnes citées et de la difficulté à se souvenir des degrés de parenté entre elles, sachant que même les religieux ont des enfants, des maîtresses et des bâtards ! Et on ne peut pas dire que le style, fourmillant de détails certes, mais très académique, aide la lecture. On est très loin, ici, des "Mémoires de guerre" de Winston Churchill que j'ai lu récemment.
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