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Critique de MrLambda


Cet ouvrage a la volonté de montrer, tout comme Debord, l'évolution du capitalisme depuis la seconde guerre mondiale jusqu'au année 80. Autant chez Debord, on retrouve un contenu encore pertinent de nos jours. Autant ici, il y a un gros problème de temporalité (on parle de la mode: poster, flipper, jeans, juke-box une époque que je n'ai point connu...) mais on peut remarquer quand même, l'évolution bien monstrueuse de ce capitalisme débridé. Ce capitalisme libéral libertaire qui subversive et séduit toute chose, ce point central est, lui, toujours d'actualité.

Les hippies, les féministes, les antiracistes, les freudo-marxistes, les gauchistes, ces causes sont devenues des images, des stéréotypes, des discours vite fait et peu réfléchis, vaut mieux ne pas trop chercher quel est le réel problème de ce monde. Faisons comme les autres... Ces pseudo révoltés manipulés par le système, une moto, symbole de la liberté, bah voyons... La drogue, véritable émancipation, disons merde au système... Dommage, il se contrebalance de votre cris.

Voilà, les idées générales sont très bonnes, l'émancipation des femmes qui devient guerre des sexes, une véritable tornade dans les moeurs, une tornade manipulée... mais couplée avec un charabia pseudo philosophique digne de Francis Cousin. Non merci, les thèses sont à peine effleurées en réalité. Derrière le fait de dire, ma méthode, c'est la phénoménologie, il en profite pour ne rien dire.

Mais cela n'empêche pas de montrer les grands thèmes et évolutions de cette américanisation et la gauchisation de la France. Il explique comment ce capitalisme d'état bureaucratique et technocratique en est venu à créer cette société entièrement orientée vers le divertissement et la consommation de masse. Comment le PS a pu subvertir tout un électorat petit-bourgeois envahi par les causes spectacles libéral et rêvant d'émancipation écologique et festive...

Les mesures sociales permettent de privilégier les métiers du tertiaire et du quaternaire pour constituer le « ventre mou » de la « techno-bureaucratie social-démocrate». Ce nouveau dispositif de classes prend le relais de l'affrontement frontal de l'antagonisme bourgeoisie/prolétariat par le développement de types sociaux jusqu'alors embryonnaires et désormais associés à un « management » et une « animation » plus ou moins futile et « frivole » de la nouvelle « convivialité » de la civilisation marchande (mode, industrie des loisirs, jeux, festivités…), devenue champ étendu de la nouvelle « mondanité » des couches dominantes.

En résulte une nouvelle civilisation capitaliste, la fantasmatique de l'idéologie publicitaire et l'initiation à la civilisation de la marchandise grâce à cette idéal d'émancipation, d'assouplissement des moeurs ainsi que la consommation des signes de richesse (lunettes de soleil) et non de leur réalité (semaine à Miami). La constitution d'une nouvelle aristocratie festive, ces clubs friqués de l'Olympe mondaine. Jeunesse, beauté, vedette, argent, plage, habits, drogue, sexe et pouvoir. Puis ceux qui veulent les copier, la cour des dieux, vivre comme eux cette libération du plaisir, mais plaisir inauthentique et archétypal.

Il y a également une étude sur la musique, à la fois contestataire et mondaine , archétypal et en constante innovation, cette révolution qui va envahir toute la société. Puis également ces pseudo écologistes hippies voulant revenir à cette nature idéalisée et à ce rural, renouer à la source. Plein de petite réflexion sur l'hypersexualisation, les mécanismes initiatiques sur la jeunesse... Mais tout ceci est enrobé d'un discours avec des "potlatch", des réflexions sur l'être, du charabia sans utilité, presque du remplissage.

Je ressors confus de cette lecture qui ne m'a, au final, pas appris grand chose, à des moments moralisateurs, d'autre fois, il se lance dans des critiques sur ces collègues à la méthode Nietzschéenne. Pleurant sur le sort du PC et ne proposant pas grand chose au final (à part du charabia peu concret). A vous de voir mais franchement, Debord, cela reste bien mieux....
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