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Critique de LoupAlunettes


La princesse adore les oiseaux, de tous ordres, elle est fascinée, obsédée par l'envie de posséder les oiseaux les plus rares et les plus fabuleux.
Ses serviteurs paient chèrement de leur vie la chasse à l'oiseau rare, le périple peut être mortel pour les rapporter, l'échec n'est pas souhaité et les têtes tombent comme les feuilles en Automne.
Peut-il exister être plus terrible?
Nous apprenons que ses oiseaux demandés sont le fruit de l'imaginaire fertile de Valentina. Ce qui ne l'empêchera pas de conserver les oiseaux ramener en compensation pour sa petite collection.

La princesse est une vraie Reine de Coeur, une façon de parler lorsque l'on connait le personnage de Lewis Carroll. le prénom, Valentina, semblait ironiquement trouvée, sous le signe des amoureux. Sa mine éternellement renfrognée est presque comique.
Rien ne semblait la contenter, sa posture frustrée presque accablée la rend presque attachante.
La dureté des dialogues qui mangent la page comme d'énormes tâches nous rappelle à l'ordre
"Quand m'apporteront-ils enfin l'oiseau que je veux?
Le seul que je pourrai installer dans la volière dorée!"
Le personnage est prisonnière de son impatience.
Elle demande finalement un oiseau parleur, un oiseau unique dont elle a rêvé et qui mettra un terme aux têtes qui roulent. Elle promet.
Au bout de presque un an, un jeune homme aux yeux clairs, au sourire couronné de malice,
rapporte l'oeuf d'un Oiseau parleur,
la dernière demande de la princesse...


Un album étonnant, presque conte philosophique, terrible et troublant.
Le sens reste à la discrétion des lecteurs.
le livre joue sur les dualités texte/ images en permanence.
Les images (illustrations) et celles des paradoxales métaphores du texte contrastent de beauté avec la méchanceté de l'enfant extrêmement capricieuse née princesse.
Les pages qui donnent asile aux divers plumages,
collection privée en présentation de la princesse,
sont lumineuses,
là ici aussi, son doré étincelant charme, mais à quel prix.
Le sanglant rouge n'apparaît quasiment jamais, sinon pour souligner sur une page unique le ruban d'un chapeau, des plumages, des pétales de fleurs.

Les oiseaux sont aussi emprisonnés que l'entourage de la petite princesse qui peste, seul le texte donne ce ton.
La fin du "conte" nous pose là, devant la princesse prise au piège de son rêve le plus cher.
Conte cruel ou clairvoyant sur une vérité essentielle.
Un album vraiment particulier et original.
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