AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 15 notes
5
2 avis
4
2 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« La civilisation du cocon » est l'un des rares livres que j'ai décidé de lire spontanément, sans me renseigner au préalable ou bien recevoir de recommandation. C'est la couverture qui a attiré mon attention (très bon choix !), puis le résumé qui m'a interpellé – je me sentais très très visée (aïe !).

Au final, pour moi il y a du bon, comme du moins bon. Je recommande quand même car il est indéniable que Vincent Cocquebert a mis le doigt sur un phénomène bien réel et très intéressant.

La structure du récit est celle d'une enfilade de références – on ne peut qu'être impressionné par le travail que les rassembler aura demandé, et la multitude de points d'ancrage avec le réel est assez passionnante.

Mais – il y en a toujours ! – pour moi lesdites références ne démontrent souvent rien, et ne convainquent pas particulièrement. C'est peut-être ma formation scientifique, mais il était pour moi assez frustrant de voir des idées illustrées par des anecdotes, parfois pas franchement pertinentes. J'ai bien conscience que cet essai n'est pas un article scientifique, mais vous verrez peut-être de quoi je parle au cours de votre lecture.

De plus, bien que la diversité de l'origine des sources soit très divertissante (de Glamour aux ouvrages de sociologie), elle décrédibilise parfois le propos. Un propos qui est aussi beaucoup plus centré sur l'obsession de la sécurité que le résumé ne le laissait présager, alors qu'à l'inverse les côtés désertion de la réalité et repli sur soi sont moins abordés. Enfin, quelques répétitions dues à la structure en enfilade, mais le récit n'est pas trop long et on ne s'ennuie pas.

Ainsi, un texte avec ses défauts (pour moi hein ;) ), mais qui permet de prendre un peu de perspective sur ce nouveau phénomène, tout en passant un moment très agréable.
Commenter  J’apprécie          40
La première chose qui m'a frappé quand j'ai commencé à feuilleter cet ouvrage, c'est le très grand nombre de notes : trois-cent-quarante-et-un pour être exact. Cela fait en moyenne deux et demi par page. En soi, cela ne me dérange absolument pas mais si on regarde le texte de près, on voit qu'il est rempli de chiffres, d'italiques, de guillemets, de citations courtes ou longues, et aussi de quelques encadrés. On tombe un peu dans le name-dropping et cela nuit à la fluidité de lecture. J'ai quand même pu tout lire très rapidement. Rapidement et plutôt facilement, enfin la plupart du temps. Car lorsque l'auteur cite des passages ou des propos plus philosophiques, ça devient malheureusement plus confus. Ce qu'il y a de pertinent dans ce travail de journaliste c'est d'esquisser un portrait très large de cette grande nébuleuse du repli sur soi. Vincent Cocquebert le fait de manière plus impressionniste que structurée : par petites touches il nous parle d'objets, de loisirs, de mouvances politiques ou encore de films qui marquent une époque plus qu'une génération. Cette danse avec les tendances a eu beau me donner un peu le tournis, elle n'est pas exhaustive pour autant. J'ai été un peu surpris que la mancave ne soit pas citée. Un peu déçu aussi de ne lire aucun mot sur les caissons d'isolation sensorielle. Il faut dire que les exemples sont innombrables, en cela on peut parler de fait psychosocial total.


C'est le premier livre que je lis sur le sujet et moi qui aime aller du général au particulier, je dois dire que cette approche multidisciplinaire me convient tout à fait. Il y a tout de même un domaine qui est mis en avant : la politique, notamment ce que les américains appellent identity politics. Quand on est universaliste et qu'on prône l'ouverture à autrui, il faut bien sûr critiquer cette tendance au repli identitaire. J'ai juste été un peu surpris qu'il en soit autant question car pour moi le cocon est plus lié à l'intime qu'au militantisme. Mais après tout, les valeurs elles aussi peuvent être qualifiées de "refuge"...


Je m'attendais à ce que ce court essai traite surtout de fuite et finalement il parle beaucoup de lutte. Mais c'est vrai que tout est politique, même le repli sur soi. On peut peut-être essayer de dépasser ce dualisme comme ceci : on se bat pour ne plus avoir à se battre. le combat est normal, vouloir qu'il cesse l'est tout autant. À condition de ne pas confondre paix civile, paix intérieure et paix de son intérieur. Il faut trouver son équilibre entre vie intérieure et vie extérieure, jardin secret et place publique.

Lien : https://lesensdelaformule.bl..
Commenter  J’apprécie          20
Essai sorti en 2021 qui nous permet de réfléchir sur notre tendance à nous renfermer sur nous même. Inclination déjà amorcée, elle fut exacerbée par les confinements du covid-19. L'auteur y parle du "cocon" stricto sensu, avec ce plaisir à rester chez soi bien au chaud et toute cette culture d'entretien de notre chez nous, de se satisfaire des plaisirs domestiques, de ne pas se confronter au monde. A quoi bon sortir quand aussi bien les relations sociales, les livraisons de biens et nourritures peuvent se faire par internet ? le développement du télétravail, des vidéos à la demande et puis plus récemment de l'Intelligence artificielle nous baignent de plus en plus dans un monde égotique loin de la réalité.
La sacro sainte Sécurité est en train de devenir un nouveau dieu, on ne tolère plus aucun risque physique ou moral. C'est un peu comme ça que naissent les "safe places" destinées uniquement aux femmes, LGBT... avec le contre pied pris par les extrêmes droites (espaces males, blancs...)
Ce communautarisme d'idées, modes de vie, identités mène à une absence de plus en plus marquée de débats et d'échanges, une société lissée de plus en plus manichéenne.
Cette fuite paranoïaque de la complexité du monde peut mener à divers élan conspirationnistes et complotistes.
Paradoxalement, depuis le début de l'Humanité, nous n'avons jamais baigné dans plus de confort et été aussi heureux, pourtant c'est maintenant que l'on observe le plus de dépressions.
On est nostalgique d'un passé supposément heureux, mais on tente de réécrire l'histoire et faisant des corrections dans les oeuvres jugées offensantes pour certains communautés. Peut-être que cet évitement cognitif mène à un victimisation excessive qui devient obsessionnelle?
J'ai fait le lien de ce livre avec deux autres lus dernièrement @"La fête est finie?" de @Jérémie Pelletier et "Sociologie du risque" de David le Breton.
En résumé cela secoue un peu de se confronter à ses propres contradictions et tendances, moi qui rêve d'un monde sans humains.
Commenter  J’apprécie          10
Pour Ingrid Riocreux, spécialiste du langage des médias, nous vivons une "communautarisation" de l'information où " chacun reste dans son petit réseau, en suivant systématiquement tel blog, telle chaîne, telle personne, à qui l'on accorde une confiance exagérée que l'on refuse au reste du champ médiatique". Un mode de consommation hyper-personnalisé de l'information qui amplifierait une défiance déjà bien amorcée puisque seuls 24% des Français déclarent faire confiance aux médias généralistes.

p. 68
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (99) Voir plus



Quiz Voir plus

Philosophes au cinéma

Ce film réalisé par Derek Jarman en 1993 retrace la vie d'un philosophe autrichien né à Vienne en 1889 et mort à Cambridge en 1951. Quel est son nom?

Ludwig Wittgenstein
Stephen Zweig
Martin Heidegger

8 questions
159 lecteurs ont répondu
Thèmes : philosophie , philosophes , sociologie , culture générale , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}