AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Renod


Berlin, 2003, deux jeunes Anglais dînent au sommet de la tour qui surplombe l'Alexanderplatz. le restaurant a pour particularité de tourner sur lui-même, offrant ainsi à ses clients un panorama complet de la capitale allemande. Cette scène ouvre « Bienvenue au club » et clôt « le cercle fermé ». le récit, à l'image de l'établissement, accomplit une rotation complète, la boucle est bouclée. Jonathan Coe s'applique ici à fermer les fils narratifs ouverts dans le premier volume.

Nous retrouvons les adolescents de Birmingham que nous avions quittés au moment de l'élection de Margaret Thatcher. Vingt-cinq ans plus tard, pour fêter l'avènement d'un nouveau millénaire, une grande roue (un cercle à nouveau) a fait son apparition sur les quais de la Tamise : le London eye. le contexte a évolué à défaut de changer. Ce ne sont plus les conservateurs qui démembrent les services publics mais les néo travaillistes de Tony Blair. le Cercle fermé, le club du lycée de King William, continue de se réunir. Devenus adultes, ses membres, politiciens ou affairistes, travaillent à développer l'emprise du libéralisme sur la société anglaise.

La violence a changé de visage mais elle reste souveraine. le Premier ministre britannique veut engager son pays dans la guerre en Irak aux côté de Georges Bush. Les attaques terroristes n'ont pas cessé, les islamistes radicaux ont succédé aux nationalistes de l'IRA. Dans cette société en perte de repères, la racisme monte et l'auteur s'étonne de la convergence d'opinions d'une fange de l'extrême-droite et d'islamistes.

Jonathan Coe livre un tableau plein d'amertume de son époque. Ses personnages en symbolisent la vacuité. Désormais, un ancien candidat d'une émission de téléréalité attire plus l'attention des médias qu'un généticien émérite… Il fait le portrait d'un député ambitieux mais dépourvu de convictions, d'un homme d'affaires qui négocie son parachute doré après avoir conduit une société à la faillite, d'un raciste aux délires conspirationnistes…

Les personnages du roman semblent en pleine confusion sentimentale. Il y a celui qui reste obnubilé par un amour de jeunesse et celui qui quitte tout pour une jeune femme de vingt ans. Leurs aspirations d'adolescents semblent toujours latentes mais ils peinent à les réaliser. L'auteur va faire le jour sur plusieurs mystères de l'histoire, nous en révéler les secrets et réfléchir ainsi sur les forces incontrôlables qui peuvent détruire des existences par leur folie ou leur inconscience.

Dans « Bienvenue au club » et « le cercle fermé », Jonathan Coe fait le portrait sur trente ans d'une génération en entrelaçant l'intime aux événements politiques. Chacun cherche maladroitement son bonheur brinquebalé par la bêtise et la violence de son époque. Le récit est léger mais repose sur une structure créative où chaque fil narratif trouve son sens. Pour conclure, je ne garderai qu'un seul pour qualifier ces deux romans : brillant !
Commenter  J’apprécie          440



Ont apprécié cette critique (39)voir plus




{* *}