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Critique de BigPeat


Voici un livre sympathique, vite lu, sans doute vite écrit, et sûrement vite oublié. Coe scande les grandes étapes de la vie du Royaume-Uni depuis 1945 par le biais des destins croisés de deux familles unies par leur alliance et par la chocolaterie Cadbury à Bournville.
Le tout est plutôt efficace et bien enlevé. Les premiers épisodes - victoire de l'Angleterre à la Coupe du monde 66, investiture du prince de Galles en 71 - me semblent les plus réussis et sonnent le plus juste, sans doute parce que Coe a dû y mettre une bonne part de ses souvenirs d'enfance.
D'où vient que le livre me paraît malgré tout léger ? Sans doute parce que le Royaume désuni ressemble un peu trop à un produit d'exportation: "les Britanniques racontés à mes amis du continent". Coe constitue pour un lecteur français l'Anglais idéal: il manie l'ironie et la distanciation vis-à-vis de son propre pays, a honte du Brexit et de Boris Johnson, et se permet d'égratigner gentiment Paris et Bruxelles comme nous le ferions nous-mêmes, dans les limites du fair play.
Ses personnages rentrent un peu trop dans les bonnes cases: la granny au fort caractère, la musicienne métisse, le fils gay qui assume sur le tard son homosexualité, le Brexiter beauf qui roule en SUV, la journaliste de gauche fidèle à ses convictions, etc. etc. le prologue est par ailleurs mal écrit (un problème de traduction ?) et cousu de fil blanc, puisque l'on comprend immédiatement que l'un des personnages mourra du Covid.
Au bout du compte, le Royaume désuni est un livre bienveillant, qui devrait dès lors contenter le plus grand nombre. Mais il souffre de cette bienveillance, ce poncif de management qui commence à contaminer la littérature.
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