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Critique de Presence


Ce tome contient les épisodes 4 à 10 de la série "Guardians of the Galaxy" (en abrégé GotG), initialement parus en 2013, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par Sara Pichelli pour les épisodes 4 à 7 (avec 7 pages dessinées par Olivier Coipel pour l'épisode 6, et 7 pages dessinées par Valerio Schitti pour l'épisode 7), par Francesco Francavilla pour les épisodes 8 & 9, et par Kevin Maguire pour l'épisode 10.

Épisode 4 - Les Gardiens (Rocket Raccoon, Groot, Gamora, Drax et Peter Quill) prennent un verre dans un bar, en compagnie de Tony Stark. Gamora se fait agresser par un chasseur de primes dans un couloir. Épisodes 5 à 7 -Alors qu'un cataclysme sans précédent s'annonce (voir "Infinity"), les GotG croisent le chemin d'Angela (voir Age of "Ultron"). Épisodes 8 & 9 - Peter Quill et Rocket Raccoon infiltrent The Peak (la station orbitale de l'organisation SWORD, chargé de protéger la Terre des extraterrestres) détenue par les armées de Thanos, pour délivrer Abigail Brand. Épisode 10 - Gamora et Angela délivrent une population extraterrestre d'une armée de Badoon qui les a asservis pour alimenter leur commerce d'esclaves.

Le premier épisode commence sur un ton détendu, avec les différents membres de l'équipe qui se vannent les uns les autres. Bendis s'amuse à humilier Tony Stark qui se retrouve dépassé par la fougue de sa dernière conquête, et humilié par Rocket Raccoon qui constate à quel point Stark est scientifiquement arriéré par rapport à la technologie extraterrestre des GotG. Par la suite Peter Quill et Tony Stark effectuent à plusieurs reprises des références à la culture populaire des années 1980. Angela et Gamora se chamaillent régulièrement. Rocket Raccoon a la répartie facile et sarcastique, et il est le seul à pouvoir interpréter les "I am Groot" prononcés par Groot. Bendis a adopté une tonalité narrative décontractée, entre saillies piquantes et moqueries sans méchanceté. Les personnages en ressortent sympathiques, mais peu conformes à leur incarnation précédente.

Côté intrigue, le premier épisode fait passer le temps, la mise à prix de Gamora ne débouchant sur rien de concret dans ce tome. Les 3 épisodes suivants servent à introduire un nouveau personnage : Angela qui prétend être une ange en provenance de la planète Heven (orthographe modifiée de Heaven, le Paradis). Cela donne lieu à une bagarre en bonne et due forme, suivie par une trêve de plus ou moins bon gré. En soi, Angela arrive comme un cheveu sur la soupe, et sert surtout de deus ex machina bien pratique pour la suite. Elle est jolie, peu vêtue, bonne combattante à l'épée, avec un costume doté de rubans d'une longueur peu commune. En fait l'enjeu de ces épisodes n'a rien à voir avec l'intrigue, mais tout avec le personnage d'Angela, personnage créé par Neil Gaiman en 1993, apparu pour la première dans l'épisode 9 de la série "Spawn" de Todd McFarlane. En 2013, Gaiman venait d'en récupérer les droits après une longue bataille juridique et de les céder à Marvel dans un montage complexe. Les épisodes 8 & 9 ressemblent à nouveau à des satellites du crossover "Infinity", sans faire avancer l'intrigue d'un pouce, encore moins la série "GotG". le dernier épisode s'apparente à un affrontement à rallonge entre Gamora et Angela contre des Badoons sans personnalité, à nouveau sans avancée significative pour les Gardiens, mais toujours sur un ton enjoué et amusant.

Pour les 4 premiers épisodes, Sara Pichelli réalise des dessins très plaisants à l'oeil, pas surchargés, très avares d'arrières plans. Elle se concentre sur les personnages et les tenues vestimentaires, avec un soin et une chaleur humaine remarquable. Les expressions des visages sont adorables, sans tomber dans le trop mignon, l'uniforme de Gamora est soigné, la fourrure de Rocket Raccoon est jolie sans être pelucheuse. Les planches sont claires et aérées, très faciles à assimiler, sans être creuses. Mais Pichelli a tendance à donner des visages de jeunes adultes à tous les personnages, sans aucune distinction. C'est à l'unisson de la narration sympathique et décomplexée de Bendis, donnant une personnalité neuve et jeune à tous les personnages. de fait Pichelli n'arrive pas à transcrire la majesté imposante de Thanos, en particulier pour ce qui est de sa tête. Les 7 pages dessinées par Coipel et encrées par Mark Morales sont encore plus majestueuses et décompressées, n'arrivant pas à rendre crédible Peter Quill face à Thanos (ce qui était un pari perdu d'avance vu le scénario).

Comme à son habitude, Francavilla s'occupe de tout pour les 2 épisodes qu'il illustre, du dessin aux couleurs en passant par l'encrage. Il donne l'impression d'avoir réalisé ces épisodes rapidement, les contours étant assez grossiers, la vacuité des arrières plans étant à peine masquée par des gros aplats de noir ou des couleurs soutenues. Il reste l'épisode dessiné par Kevin Maguire qui s'économise aussi sur les arrières plans, se focalisant surtout sur les têtes en train de parler (cases dans lesquelles il excelle avec des visages très expressifs, et discrètement comiques), et quelques mouvements de combats physiques.

Ce deuxième tome des Gardiens de la Galaxie propose des aventures grands spectacles, avec des héros hauts en couleurs et portés sur la plaisanterie. Brian Michael Bendis et les dessinateurs remplissent leur cahier des charges qui est de raconter des aventures spatiales rapides et divertissantes. Ils semblent s'adresser à des lecteurs plutôt jeunes adolescents, sans connaissance particulière des personnages. de ce point de vue, "Angela" mérite entre 3 et 4 étoiles. Pour des lecteurs plus âgés ou plus investis dans ces personnages, les auteurs racontent une suite de péripétie sans grand intérêt ni conséquence, mettant en scène des personnages n'ayant plus que leur apparence comme point commun avec leurs précédentes apparitions.
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