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Critique de Lune


1934 - Duo

1939 - le Toutounier

Avec "Duo", nous pénétrons dans un huis-clos tourmenté et passionnel. Un homme et une femme s'affrontent. Les affres de la jalousie détruiront une confiance très ancienne et dans le sillage de l'obsession, Michel ne le supportera pas et se détruire lui-même laissant une Alice plus étonnée de la faiblesse de l'homme aimé que de son acte. Colette relate les échanges et les souffrances de chacun se débattant avec ses propres démons. Son écriture sensuelle nous place d'emblée dans le lieu (le jardin, le village où Alice "descend" s'approvisionner en crayons, le sous-main violacé qui intrigue et met l'eau à la bouche comme l'un de ces bonbons à la violette que l'on convoite enfant), la maison (ses odeurs, sa chaleur printanière, le parfum du tilleul servi après le repas du soir), les habitudes de chacun (la description de Maria, la "gouvernante" est savoureuse), les coquetteries de l'homme d'un milieu artistique des années trente, la fatalité d'Alice que nous ressentons beaucoup plus que l'exaltation d'un Michel tantôt "homme enfant" tantôt "homme martyr" qui agace un peu. Leur duel est beau jusqu'à la désespérance de l'incommunicabilité de deux êtres qui n'auraient pas dû détruire.

Nous retrouvons Alice dans "Le Toutounier" après la seule fin que nous n'imaginions pas (je vous la laisse découvrir). Alice retrouve ses soeurs et tentera de se reconstruire au sein de la chaleur qui les unit et dont le centre n'est autre que ce "toutounier", en fait un divan, élément foetal qui les unit.

Un très beau télé-film de Claude Santelli a été réalisé en 1990. Evelyne Bouix (Alice), Pierre Arditi (Michel), Denise Gence (Maria) ont prêté avec finesse leur voix, silhouette et traits à ces personnages.

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