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Critique de saphoo


Colette, j'aime sa plume et sa douceur de nous peindre le quotidien, au naturel, sans chichis. Ce petit livre, point je ne connaissais, déniché dans une boîte à livres, ravie, je suis repartie avec et tout le plaisir qui m'attendait à découvrir les écrits de Colette.
Ce livre regroupe des chroniques dédiées aux femmes durant l'occupation de la seconde guerre mondiale. Après l'exode, Colette rejoint Paris, le petit Parisien, fait appel à son talent pour publier des chroniques hebdomadaires.
Colette s'adresse aux femmes en leur prodiguant des astuces, recettes afin de faire face à la pénurie, au froid, à la faim. Ce sont les deux points les plus ardus, comment se chauffer et remplir son ventre avec rien ?
De sa fenêtre, elle observe ce Paris qui grelote, ce Paris qui crie famine.
Des petites anecdotes nous font sourire, il est vrai, mais en temps de restriction, tout bois fait feu. Point de gaspillage, et ce qui d'ordinaire nous semble commun devient richesse en temps de guerre.
J'ai bien aimé la petite scène de la tortue et du chat, rien à voir avec les restrictions de la guerre, mais je reconnais l'amour des bêtes de notre chère Colette.

Le petit chat veillait sur cette tortue, et quand elle s'éloignait de trop ou vagabondait dans des endroits jugés trop dangereux, le chat la poussait de sa patte vers une autre direction afin de l'inciter à faire demi-tour, et si rien n'y faisait, alors il se couchait sur elle, de la chaleur dégagée, la tortue se mettait en mode sieste et ne bougeait plus, ainsi le petit chat écartait cette aventureuse tortue de tout danger éminent.

Les anecdotes des trocs sont aussi, matière à sourire, mais en gardant la pleine conscience qu'il en allait de l'astuce la mieux appropriée qui faisait des heureux dans les deux sens, voire plus. En exemple, un homme troque un harnais, pour une dame pour ses perruches, Colette s'en étonne, mais il lui répond que cette même dame, troque ce harnais au grainetier pour son petit cheval, qui lui bien sûr lui troquera des graines pour ses perruches. Malin, mais indispensable pour trouver l'introuvable.
C'est ainsi que Colette partageait avec ses lectrices des trucs et astuces, pour s'en sortir du mieux de cet épisode difficile et cruel, leur redonnant sans doute un peu de courage, que rien n'était vain. Elle donnait aussi des recettes , encore là, nous souririons, car une recette sans ingrédients disponibles , Colette la transforme en mettant des Si ... la débrouillardise à tous les niveaux... comment se contenter de peu voire de rien et faire de cette vie , un épisode moins cruel.
Pour les dames, il y a également, la question vestimentaire, coquetterie etc... encore là Colette donne sa vision des choses... mieux vaut avoir chaud au pied que de faire sa fière. etc... enfin voilà donc plusieurs chroniques , qui nous fait vivre en direct les privations de la guerre, la faim, le froid, la débrouillardise, et un regard sage d'une auteure qui de part ses origines campagnardes a su partager des astuces pour savoir trouver des solutions à des parisiennes complètement apeurées de sortir dans la rue sans leurs bas de soie ! C'est bien sûr une image, mais nous n'étions pas loin de la réalité.
Un beau témoignage de cette époque, vu de sa fenêtre, une parenthèse dans un quotidien difficile écrit sous une plume toujours aussi charmante et charmeuse qui fait oublier le temps de la lecture qu'elle-même a subi ces privations.
Belle pioche dans cette boîte à livres car je n'avais jamais croisé ce petit livre de Colette.
La naissance du jour, restera pour moi, le livre référence de Colette, celui qui m'a fait découvrir une autre Colette, sa vraie plume, sa poésie, car je n'adhère pas à ses romans, mais là dans la naissance du jour, Colette est elle-même, et merveilleuse.
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