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Critique de visages


Dans ce roman autobiographique, Velibor Colic dénonce l'imbecilité du nationalisme qui ne peut aboutir qu'à la violence et à la guerre dont les victimes seront toujours les soldats,quelque soit le côté de la frontière sur lequel ils se trouvent. Car la victoire n'existe que pour les dirigeants. Pour les soldats n'existe que la perte.
Il n'est pas parti à la guerre,c'est elle qui est venue le prendre en 1992. Il avait alors 28 ans et n'aspirait qu'à devenir écrivain et partager son amour pour le jazz et le rock!
" les serbes,les croates et les bosniaques ont commencé une guerre mesquine,laide et sale. Ils ont sorti leur haine,leurs drapeaux et leurs armes et ont commencé une chasse cruelle."
Flanqué d'une kalachnikov sur laquelle il écrit " Never more" et qu'il porte comme une guitare, sa première corvée est de creuser son propre trou dans la tranchée, comme s'il creusait sa tombe!
Il n'est ni un héros, ni un patriote et n'a d'ennemis que la guerre elle même,alors il tire parce qu'il le faut mais sans viser ,en l'air dans l'espoir de ne jamais atteindre qui que ce soit.
Dans l'enfer il a plusieurs alliés :
La nature dont il découvre comme jamais la beauté, son humour qui est la seule arme dont il aime se servir,l'alcool qui bien dosée aide à survivre,et puis son carnet dans lequel il écrit.
Ce récit est partagé en trois parties et débute par la fin! Il commence, en effet,par un chapitre consacré à la maladie qu'il a contracté et vaincue entre 2021 et 2023. La pemphigus vulgaris qui n'est certainement que la résurgence de la guerre qu'il pensait enterrée en lui. C'est une maladie très moche " parce que la guerre est très très moche".
La seconde partie ,la plus émouvante et la plus belle pour moi,est celle du soldat. Se côtoient l'horreur absolue à la soif de vivre,à la poésie. " si la poésie ne peut pas détruire la guerre,la guerre ne peut pas non plus détruire la poésie ".
Enfin,la troisième partie est consacrée à sa désertion. C'est la vie retrouvée mais aussi l'exil.
C'est " la chose la plus noble qui puisse arriver à un soldat".
L'écriture de Velibor Colic est crue,violente,elle n'a pas pour fonction d'épargner le lecteur de la laideur de la guerre mais au contraire de lui en faire ressentir toute l'infâme ignominie.
Cette plume peut aussi être douce,poétique,c'est lorsqu'elle parle d'amour ,de vie,et de littérature. Car l'auteur est visiblement un aussi grand amoureux des femmes que de la littérature !
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