Il avait cette qualité et cette capacité d'anticiper et de fabriquer ces petites joies, ces petits instants qui détournent le regard du quotidien, qui titillent la petite lumière qui est en chacun de nous. Il était l'homme le plus attentionné que j'ai connu.
J'avais la tête dans les nuages. Ceux qui sont doux et cotonneux. Ceux qui font voyager dans les plus hautes sphères oniriques. Ceux qui sont censés apaiser.
Mais il faut garder à l'esprit que les parents dans le quotidien ne voient plus l'enfant. Ils voient un élément à éduquer, à nourrir, à contrôler, à guider et c'est à cause de cela que l'on passe à côté des choses essentielles. Les grands-parents eux, voient le trésor.
On ne mesure pas toujours la magie d'un instant, il faut souvent attendre que la mélancolie s'en charge.
Tous les mois de l'année avaient leur histoire, leur couleur, leur odeur. Le mois d'août était celui des orages, des chaleurs étouffantes, le plus chargé en touristes ; le mois de l'électricité dans l'air, celui où tout peut se passer et où tout doit se passer.
Les changements de mois étaient importants. C'est difficile à expliquer, mais j'étais sensible au calendrier, aux dates, au temps qui passe ; les dates sont chargées de mélancolie, ou plutôt elles nous y maintiennent.