L'art de Vincent Van Gogh a interpellé des millions de personnes au cours des décennies qui ont suivi sa mort. Et au regard de ce succès extraordinaire, on comprend que l'historien de l'art Julian Bell ait pu écrire : "il serait déplacé de le traiter de fou."
La plupart des gens savent trois choses à propos de Vincent Van Gogh : qu'il s'est coupé l'oreille, qu'il était fou (finissant par se suicider) et qu'il a peint des Tournesols. Et bien que ces faits soient plus ou moins avérés, ils sont terriblement réducteurs pour l'homme et son œuvre. Avec un peu de recul et un regard plus attentif sur sa courte vie (il meurt à 37 ans), le drame personnel cède la place à la grandeur de son œuvre. La question pertinente devient ainsi : comment a-t-il pu réaliser autant de chefs-d'œuvre sans argent, avec aussi peu de soutiens et le tout luttant contre de fréquentes crises de démence ?
Des universitaires ont apporté des éléments de preuve suggérant un meurtre par des jeunes du village : le bon moral du peintre, l'absence de lettre d'adieu, l'emplacement de la blessure. La découverte de "l'arme du suicide" discrédite cette théorie.
Les 26 premières années de la vie de Vincent sont une suite constante de nouveaux départs se soldant par des échecs qu'il vit de plus en plus mal. Sa famille, préoccupée d'abord par son indépendance économique et sa respectabilité, ne comprend pas pourquoi il donne l'impression de constamment saboter sa propre vie.
Je ne suis pas aventurier par choix, mais par destin... Et je ne me sens nulle part aussi étranger que dans ma famille et mon pays.
[Lettre au peintre anglais Horace Livens, octobre 1886]