Hunger Games, tome 1

Inutile de résumer l'intrigue du premier tome de « Hunger Games ». Cette dystopie pour adolescents a fait le tour du monde et connu une renommée internationale au point d'être adaptée au cinéma dans une série de films, ma foi, d'assez bonne qualité. Et il faut bien admettre qu'après avoir vu le premier film, l'intérêt de ce tome est très… relatif. Certes, l'intrigue de base – ces grands « jeux de la faim » organisés chaque année et entraînant de jeunes adolescents dans un combat à mort pour leur survie – est intéressante, mais le livre apporte finalement peu d'éléments supplémentaires par rapport à son adaptation. Manque de chance, j'ai une assez bonne mémoire télévisuelle et j'ai eu l'impression de découvrir deux fois la même histoire, sans enrichissement particulier au niveau de la psychologie des personnages et de l'univers exploré. A vrai dire, le film était même plus intéressant puisqu'il nous permettait de nous glisser dans la peau des téléspectateurs, et pas seulement dans celle de l'héroïne, et donnait ainsi une image plus pertinente du monde des médias. Je sais c'est obscène et très mal, mais j'ai presque envie dire : regardez le film et laissez tomber le bouquin, cela vous prendra moins de temps et vous ne vous en tirerez pas plus mal.

Niveau style, rien de bien transcendant. L'auteur s'en tient au bon vieux « sujet – verbe – complément », ce qui est efficace et facile à lire mais n'apporte rien de particulier au récit. Bon, c'est de la littérature pour adolescents me diriez-vous, mais j'ai lu des oeuvres jeunesse très bien écrites comme celles de Mr. Pullman ou de M. Marcastel. Ce n'est pas parce que le public ciblé est jeune qu'il ne faut pas avoir d'exigences littéraires ! Quant aux personnages, seule l'héroïne est réellement mise en avant, encore est-elle une vraie « Miss Parfaite » : courageuse, généreuse, pacifiste, indépendante, intelligente, compétente… On aimerait bien qu'elle se goure de temps en temps ou fasse preuve d'égoïsme, histoire de tomber de son piédestal et de venir pédaler un peu dans la boue comme nous autres, les êtres humains normaux. Bon, n'exagérons pas non plus : je ne me suis pas ennuyée et j'ai trouvé certaines idées ingénieuses, à défaut d'être très originales, notamment l'histoire d'amour mise en scène entre Katniss et Peeta (qui pourrait devenir neuneu si l'auteur n'y prend pas garde mais on n'en est pas encore là). Je lirai sans doute les prochains tomes puisqu'ils sont à ma bibliothèque et qu'une lecture facile c'est agréable de temps en temps pour se décompresser le cerveau, mais pas tout de suite.