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Critique de Krissie78


Le parcours de trois femmes, dans trois pays, de trois conditions différentes. Il y a Smita, en Inde. Née dans la caste des intouchables, au plus bas de l'échelle sociale, elle est condamnée à ramasser à main nue les déjections des familles des autres castes, sans autre rémunération que ce que ceux-ci consentiront éventuellement à lui donner (un bout de tissu, un peu de nourriture, parfois rien). Mais Smita a décidé que sa ville ne connaîtra pas ce destin et qu'elle ira à l'école.

La deuxième femme est Giulia, en Sicile. La jeune femme travaille dans l'affaire familiale de son père, qui travaille le cheveu vivant. Activité en voie de disparition puisque cette entreprise est la dernière de Sicile. Lorsque le père décède c'est à Giulia de reprendre les rênes et de tenter de sauver son héritage.

Enfin il y a Sarah, au Canada. Elle est avocate dans un grand cabinet d'affaires. Mariée et divorcée deux fois elle a trois enfants qu'elle voit à peine tant elle est centrée sur sa carrière professionnelle. Jusqu'à ce que la génétique ne la rattrape.

Trois femmes qui, à des degrés divers, se battent dans un monde d'hommes, dans des organisations aux lois dictées par les hommes. Trois femmes qui refusent la fatalité pour prendre en main leur destinée. Trois femmes aux destins liés par une tresse.

J'attendais beaucoup de ce livre encensé par le public et par la critique. Trop peut-être. Au final une grosse déception et une chronique qui va aller à l'encontre des critiques générales sur ce livre.

Certes on peut louer la volonté de Laëtitia Colombani de défendre les droits des femmes partout (ou presque) dans le monde, au travers le destin de trois femmes qui refusent de se plier et se révoltent (plus ou moins) contre les traditions, les coutumes, les pratiques, les habitudes, les lois sociales édictées par les hommes. Mais….

Parce qu'il y a pour moi un gros « mais » (et même plusieurs). Tout d'abord le choix des personnages : plus que Smita c'est sa fille Lalita qui m'a touchée. Pour l'auteure le personnage de Smita n'est que le prétexte à dresser la (longue) liste du pire des traitements réservés aux femmes en Inde. Chacune des évocations de ce personnage est source d'un article du catalogue des outrages, des vexations faites aux femmes de sa conditions. Facile quant on est dans son salon avec son PC et son smartphone mais concrètement on fait quoi pour changer cette situation ?

Giulia est certes volontaire, mais elle ne va pas lutter longtemps et c'est grâce à un homme qu'elle va s'en sortir. Quant à Sarah, j'ai détesté ce monstre d'égoïsme et de « naïveté » et la façon dont elle s'en sortira, grâce au sacrifice de la moins fortunée des trois. Enfin le style, même pour un premier roman, est loin d'être exceptionnel, avec quelques passages assez irritants de platitude comme la comparaison entre l'effondrement de Sarah et le 11 septembre.

Bref, grosse déception pour une histoire cousue de fil blanc, avec des personnages sans grand relief et un discours plus que convenu qui n'apporte rien à la cause des femmes.
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