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Critique de carolitne


« Une lettre a franchi le barrage. »
Une lettre affranchie, qui mentionne Africville comme adresse.
Africville, nom, choisi par ses habitants, d'une petite communauté urbaine afro-canadienne située au Nord d'Halifax fondée par d'anciens esclaves.
Arrive une deuxième lettre, puis une troisième…
Du courrier comme preuve de l'existence de la ville.
De la légitimité de son nom.
De la légitimité de ses habitants.

Les lettres sont une preuve.
Un témoignage du passé, qu'elles soient accumulées dans le « cabinet aux souvenirs » de Kath Ella, courriers de condoléances évoquant des souvenirs heureux ou voeux de guérison appelant à en créer de futurs.
Les lettres, les cartes, les voeux maintiennent le lien entre les habitants d'Africville.
Ceux présents, cercles familiaux, féminins ou communautaires.
Et ceux passés.
Car les lettres témoignent d'une histoire familiale.
Quand le fossé s'agrandit à chaque génération entre les membres d'une même famille, de la communauté, du milieu, les courriers tentent de le combler.
Relient un arrière-petit-fils à son arrière-grand-mère, une jeune femme à son amie d'enfance.
« Une lettre c'est toujours important. »
Les lettres sont la mémoire.
Le silence n'est pas pour les vivants.

Le courrier tisse le fil de l'appartenance quand certains mettent de la distance et creusent un fossé entre eux et leurs origines, les amenant à se questionner sur leurs motivations.


C'est un courrier qui apprendra à Warner qu'il a « du sang noir » malgré la couleur de sa peau claire. L'amenant à se questionner sur son histoire, ses origines. Son identité.
Amenant l'auteur à nous questionner sur notre libre-arbitre, les choix qui s'offrent à nous en fonction de notre couleur de peau ou la possibilité que nous avons d'être qui nous voulons.

Les lettres forment des mots, des phrases, des paragraphes, des romans.
Celui de Jeffrey Colvin nous conte l'histoire d'une communauté à travers plusieurs générations avec pour fil conducteur la lettre comme vecteur de transmission et témoignage d'une histoire. Il questionne les problématiques liées de l'appartenance, de la légitimité et du libre-arbitre autour du prisme de la couleur de peau.
Un contre richement documenté assortie d'une réflexion brillante autour des questionnements relatifs à l'intégration et aux discriminations, malheureusement toujours d'actualité.
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