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Critique de pchion


L'histoire que nous conte Annabelle Combes est profondément émouvante ; son syle, bien particulier, à la fois profond et frivole, m'aide à m'intégrer à cette émotion. Au fil des pages on ressent ce que ressent l'héroïne de l'histoire : cette douleur incompressible qui accompagne la disparition d'êtres chers, leur départ brutal et toujours absurde. Nous cheminons, peu à peu, au coeur de la toile d'un maître. Au fil des pages, la brume se dissipe, et grâce aux détails qu'ajoute le pinceau, on découvre le pourquoi et le comment de ce chemin difficile. Je découvre ce qui, à mes yeux, fera la beauté magique du deuxième roman d'Annabelle Combes, « la calanque de l'aviateur ». On ressent déjà, dans cet « éclat de rire », la capacité de l'auteure à créer des personnages secondaires attachants parce que hauts en couleur, un peu mystérieux et profondément humains. Mes préférés ? Isidore le vieux marchand d'art, ses jurons et ses cadeaux magiques, Mélanie et ses talents culinaires, Violette et son exubérance.
Alors, une adhésion complète à cet ouvrage, comme à « la calanque » ? Eh bien non… J'ai eu une sévère déception dans la dernière partie… Non par la conclusion de l'histoire, même si elle est en partie prévisible, mais par l'orientation très mystique que prend le récit à partir du voyage en Provence. Je respecte les convictions religieuses de l'auteure mais ne les partage pas et je me suis peu à peu coupé du récit car dans le tiers final de l'histoire, elles occupent une bonne partie du terrain ! Avait-on besoin de ces longues stations dans une église, de ces dialogues improbables avec les figures d'un chemin de croix ? Pour ma part, je ne pense pas. La force du récit s'est engluée dans une envolée mystique et je suis demandé alors si je n'étais pas en train de feuilleter le catéchisme de mon enfance et ses paraboles moralisatrices ! Il me semble que le tissu humain, profondément humain, que l'auteure a tissé autour de son héroïne, pouvait aider à la résolution de bien des problèmes, sans que l'on ait besoin de l'envol des âmes et des petits angelots vers un ciel finalement bien vide.
Du coup, la fin m'a laissé plutôt indifférent malgré les efforts d'Isidore… J'ai toujours préféré les chaudes couleurs de l'amitié et leur présence charnelle aux envolées mystiques vers un au-delà avec lequel je ne communie guère. La foi religieuse comme un pansement sur une plaie, je n'y crois guère, même si j'admets que la haine d'autrui ne solutionne pas grand chose non plus. Alors, je boude, et taxe cette demie réussite de trois étoiles mesquines ! Aurais-je dû me méfier du bandeau « prix littéraire des Rotary clubs » ? J'attends, en tout cas, Annabelle Combes au tournant de son prochain roman. le plaisir que m'a donné « la calanque de l'aviateur » vaut bien cette nouvelle tentative.
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