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Critique de domi_troizarsouilles


Ce livre-ci a été un choix de dernière minute, lorsque des co-lectrices d'un challenge en ont parlé car elles le lisaient en lecture commune. Tout à coup intéressée, à un moment où ma "liste à lire" du mois est encore un peu floue, je m'y suis greffée. Puis, comme le je voulais absolument en version papier, il a fallu attendre la livraison, mais ensuite je l'ai lu presque d'une traite!

Ordo, c'est l'Ordo Magicae, une famille de magiciens divisés en 5 grandes branches, dont l'ancêtre commun a autrefois pactisé avec le maître des Enfers, les faisant ainsi tous spécialistes en magie noire. Lorsque cet ancêtre commun, théoriquement immortel, est tué lors d'un attentat magique, c'est l'occasion pour les cinq héritiers des différentes familles, jeunes gens sans promesse d'avenir car confinés dans des rôles subalternes par leurs parents eux aussi immortels, de tenter un gros coup pour prendre leur émancipation, en tentant de pactiser à leur tour avec le Démon. Mais évidemment, la magie noire est pleine de surprises, de rebondissements et de noirceur pour qui la prend à la légère…

L'histoire était attirante dès le début ! C'est que, pour moi qui suis encore très novice dans la littérature SFFF, la magie noire est un sujet autour duquel j'ai encore très peu lu, en tout cas pas à ce niveau – c'est-à-dire : où les protagonistes sont ancrés dans cette magie, et ne sont pas les bons sorciers qui doivent se battre contre de méchants mages noirs, comme on trouve beaucoup plus souvent. Ainsi, ce livre s'annonçait savoureux, et le pari est réussi : il mêle de façon tout à fait convaincante des images issues de l'inconscient collectif, des trouvailles bien imaginées sur ce monde de l'Infra, mais aussi des scènes d'une grande normalité (et souvent touchantes) qu'on aurait dans une vie quotidienne sans histoire – ce qui confère, de plus, une vraie « humanité » à tous ces mages noirs, quel que soit leur rôle.

La multiplicité des personnages est déroutante durant au moins la première moitié du livre. Heureusement, chaque « acte » (le livre étant divisé en 4 actes + prologue et épilogues) s'ouvre par une double page explicative sur les différentes familles et/ou sur le monde de la magie noire, dont un arbre généalogique qui reprend les personnages principaux, arbre qui est absolument indispensable à la bonne compréhension des choses tout au long de la lecture – et pour cela, je suis bien contente d'avoir lu en version papier, car ça aurait été plus compliqué sur liseuse ! En effet, à part Matthew le mauvais garçon même dans la vie normale, et Lorna avec sa chaise roulante, qui sont très vite reconnaissables dans la bande, j'ai eu plus de mal avec Tyler que je ne parvenais pas à classer dans la bonne génération, et plus encore avec Theresa et Hazel, que je n'ai jamais tout à fait bien distinguées l'une de l'autre jusqu'à la fin – ce qui est en soi un tour de force de l'auteur, à se demander si ce n'est pas un peu voulu… En outre, ces différents personnages suscitent peu à peu des sentiments réels chez le lecteur : si Matthew m'énervait particulièrement, parfois, j'ai eu un coup de coeur pour le duo Theresa - Hazel.

L'écriture est fluide, pour une intrigue assez linéaire. Il y a par exemple très peu de flashes back, et si on a bon nombre de rebondissements qui donnent du rythme à l'action, aucun ne m'a paru un véritable retournement de situation qui laisserait le lecteur pantois – pas même à la fin, mais je ne sais pas très bien si c'est parce que les choses étaient suffisamment amenées pour ne pas trop surprendre… ou si c'est parce que (j'avoue !) j'ai eu la tentation de lire les quelques pages de la fin alors que je n'en étais qu'à la moitié de l'histoire, et du coup ça a faussé les choses… le tout est donc bien rythmé, on ne s'ennuie jamais, même au moment de la (longue) mise en place des bases du récit, où on se croirait plutôt comme les voyeurs d'une grande famille mafieuse, avant de passer à une action plus vive sans être jamais tout à fait endiablée (sans mauvais jeu de mots !).

En bref, ce n'est pas tout à fait un coup de coeur, il manque ce « petit quelque chose » (mais je ne pourrais dire quoi) pour que ce soit le cas, mais c'était un agréable moment de lecture, divertissante et originale.
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