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Critique de VirginieDoucet


A la mort de sa mère, le narrateur, fils de général d'armée français, se voit envoyé dans un internat militaire pour y faire sa rhéto. Lui qui avait bourlingué en Angleterre, aux Etats-Unis, en Tunisie et ailleurs, se voit enfermé dans cet établissement du Mans avec d'autres fils de militaires, abrutis par la discipline et dénués de toute curiosité intellectuelle. Nous allons l'accompagner tout au long de cette année scolaire particulière, depuis le bizutage jusqu'à la remise des prix, en passant par les amitiés, les chahuts, les cours, les perm' en famille... Mais comme la mémoire est facétieuse, c'est toute une époque et même une vie qui nous est contée ici. On plonge dans la petite enfance rythmée par les changements d'affectation du père, on se promène dans la fin des années 60 aux côtés des anciens condisciples, et même bien plus tard, pour retrouver l'un ou l'autre membre de la bande du grand Crep's.

On s'interroge sur le côté autobiographique du récit. L'auteur est effectivement passé par ces écoles militaires à cette époque mais pourquoi donner le nom de Marcel au narrateur s'il s'agit de mémoires ? La réponse se trouve peut être dans l'épilogue où l'auteur nous précise que le temps a fait son office, que les souvenirs sont en partie recomposés et qu'il a refusé de consulter d'anciennes lettres ou journaux pour en vérifier l'exactitude. Quoi qu'il en soit, on y croit ! On sentirait presque le froid des gogues au fond de la cour, la rudesse des draps du dortoir, l'odeur d'humidité de la caserne. On est transporté dans la France de De Gaulle et on assiste aux changements de la société d'après-guerre dont ces internes sont tenus à l'écart. L'armée et la guerre s'en prennent plein les gencives, les politiques et les profs également.


On se rend compte que le décor et l'époque importent peu, les amitiés adolescentes ont toujours une saveur particulière, un petit goût de rébellion, d'excès et d'interdit, une certaine ambiguïté qui marque le coeur. Et c'est aussi cela qui fait le charme du livre de Compagnon.
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