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Critique de PostTenebrasLire


Ted Conover s'est rendu dans la vallée de San Luis au Colorado pour rencontrer ceux qui vivent aux marges de la société américaine.
Là-bas, ni électricité, ni eau courante, et souvent pas de réseau.
Les terrains ne sont pas chers. Ce qui est une opportunité ou une porte de sortie pour beaucoup.
Ted rencontre ceux qui y vivent et s'y installe lui-même.

C'est un livre de rencontres.
Il devient bénévole pour une association qui vient en aide et croise le chemin des résidents.
Quasiment toutes les situations sont précaires.

Chacun a son propre chemin, souvent marqué par la pauvreté, mais surtout par un rejet de la société.
Ils ne trouvent pas leur place dans le monde et le monde leur a bien rendu cette "inadaptation".

Ils vivent avec peu. Souvent, une maigre subvention est leur seule source de revenus.
Leurs maisons sont faites de bric et de broc. On troque, on trafique. On se tient bien à l'écart de toute forme d'autorité.

> Ces gens qui ont si peu se serrent les coudes, s'unissent contre des ennemis, réels ou imaginaires. Au milieu de nulle part, ils partagent des repas, des boissons, des remèdes. À moins d'être un journaliste (ou bien de croire dans la science), on peut trouver dans ce foyer de bric et de broc une vraie chaleur humaine. Leur isolement n'est pas une solitude.

Ted prend le temps d'établir le contact, de rencontrer les gens, d'écouter leurs histoires. Violences conjugales, armes à feu, complotisme, trafic, maltraitances ne sont pas évacués du tableau.

Il s'intéresse aussi à l'histoire de la région, faite de vagues de migrations successives, de terres qui sont accaparées. Il note que la sécheresse devient de plus en plus prégnante.

> Il émane de cette région une sensation d'ancienneté, aussi bien géologique qu'humaine. Ce qui a dû être perçu comme une invasion et une apocalypse par les peuples indigènes allait être célébré comme un commencement par les Espagnols, les Mexicains, puis les Américains qui voyaient là un espace vide, un territoire du bout du monde que les colons pouvaient dompter avec des fermes et des ranchs.

Il est fasciné par la beauté des paysages sauvages de la région.

> Je me sens libre et vivant. J'aime la météo même quand elle est mauvaise – peut-être encore plus quand elle est mauvaise, parce qu'elle est spectaculaire. J'ai envie de prendre des notes sur tout ce que je vois et que j'apprends. Quand un lieu vous procure un tel sentiment, je crois qu'il faut être à l'écoute.

## En conclusion

Une vraie immersion dans cette autre Amérique. Celle d'un autre rêve. Celui de ceux qui sont restés à l'écart parce qu'ils n'ont pas trouvé leur place.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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