Charles Marlow représente une sorte d'avatar, pour un Joseph Conrad en aventurier définitif.
Dans Jeunesse, ce stupéfiant Marlow nous raconte l'incroyable voyage du Judée vers l' extrême-orient, avec une cargaison de charbon... Voyage qui s'étire, s'éternise dans un récit dont la narration donne soif au narrateur.
Tout l' art de Conrad est là, de nous faire vivre cette vie de Marlow et des autres marins. Souvenirs du premier voyage de Marlow vers Bangkok dans lesquels on ne s'ennuie jamais.
Le coeur des ténèbres est d'un autre tonneau. Cette fois, le même marlow (Conrad) va remonter cet ersatz de mer qu'est le grand fleuve africain... Fleuve non moins traître par ses hauts-fonds que l' océan. Fleuve dont les rives sont peuplées de populations fantômes et de mercenaires mandatés par les compagnies européennes. Fleuve qui emmène Marlow et le lecteur fiévreux vers cet homme au nom aussi bref que mystérieux: Kurtz. Voyage initiatique dans les méandres de ce cours d'eau qui s'enfonce vers le dernier, l'ultime comptoir de Kurtz - seigneur de l' ivoire.
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