Dans
Typhon, on assistait au combat dantesque d'un vapeur avec un cyclone. Dans la Ligne d'ombre, un jeune capitaine doit affronter un océan sur lequel ne souffle aucun vent, avec un équipage décimé par la fièvre. On retrouve dans ce roman l'atmosphère qui imprègne tous les livres de Conrad, un héros inadapté à la société, qui entretient des rapports très rudes avec ses contemporains et trouve dans la navigation une forme de justification à sa vie.
Difficile de ne pas voir dans le caractère du narrateur, versatile, enclin à la dépression, le portrait de l'écrivain. Il faut du temps pour entrer dans ce roman, et sans doute l'exposition, lente, un peu fastidieuse, trop subtile pour des lecteurs contemporains habitués à des mises en place plus directes, en découragera-t-elle plus d'un. Mais dès l'appareillage du navire, la magie du voyage entre Bangkok et Singapour opère.
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