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Critique de StCyr


StCyr
11 février 2021
Le troisième roman de Joseph Conrad narre le périlleux voyage de retour, du port de Bombay aux quais fuligineux de la cité londonienne du voilier le Narcisse. le périple est émaillé de deux dangers majeurs qui menacent un navire en de telles occasions : une tempête effroyable et un début de mutinerie. Les problèmes semblent débuter à l'arrivée d'un nouveau matelot, James Wait, un homme noir à la respiration catarrheuse. L'homme se fait immédiatement porter pâle, se dit mourant, passe la traversée, dans le poste d'équipage. Ses compagnons d'infortune se voient la proie d'une fascination inexplicable, entrainés qu'ils sont par un esprit de corps et par des sentiments humanitaires face à cet être mystérieux et lui prodiguent des soins dévoués comme s'il eut été une statuette vaudou en son antre. Craik l'entoure de sa sollicitude inquiète, Donkin, tire-au-flanc fomenteur de révolte y reconnait un bon compagnon de flemmardise, Podmore, le cuistot du bord, sorte de fou de Dieu voit dans cet homme noir une âme damnée qu'il est de son devoir de sauver des flammes de l'enfer. Seul Singleton, un vieux loup de mer, échappe à l'envoutement général, reste en retrait, et lorsqu'il s'exprime ses mots on la force et la certitude de l'arrêt du destin. Quoi qu'il en soit l'arrivée du bateau se fera attendre tant que ce "Wait" demeurera à son bord.

Ce premier roman maritime de Joseph Conrad possède déjà de belles qualités. On y trouve un certain accent homérique, de saisissantes descriptions, une ambiance lourde de potentialités inquiétantes et une connaissance des étranges ressorts humains. On est un peu médusé devant un certain regard qu'on qualifierai de nos jours de franchement raciste : le nègre du "narcisse" est un être assez abject, impudent, manipulateur et qui ne brille ni par le courage ni par l'entrain à travailler pour la communauté.
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