L'écrivain raconte quelques épisodes de sa vie de marin et d'écrivain, indissolublement liés. Ses examens de passage de son brevet de capitaine sont savoureux, comme la visite de la "fille du général" en pleine rédaction de son roman
Nostromo qui fait voler ses feuilles au risque de mettre en péril toute la construction du roman en cours (
Nostromo), sa rencontre, jeune homme , au large de Marseille, avec le premier navire anglais, qu'il tâte de la main du bas de son dinghy sont autant de moments rares.
Sans doute vaut-il mieux avoir préalablement lu l'oeuvre de l'écrivain, pour apprécier ces Souvenirs. Mais ils sont, en soi, pleins de charme, de bonheurs d'écriture et d'humour.
Rares sont les écrivains qui, d'aussi bonne grâce et avec un tel talent, ont commenté leurs écrits. On pense, chez nous, à
Pierre Michon (
Le roi vient quand il veut). Toutes les nouvelles de Conrad sont précédées d'un texte qui évoque les circonstances dans lesquelles il a été écrit. Un making-of, en quelque sorte. Et le lecteur, comme
Sainte-Beuve, croit lire l'oeuvre a travers le prisme de la vie de l'auteur. Trompeuse impression ! Les commentateurs attentifs ont noté les approximations : Rien n'est tout à fait vrai dans ces confessions. Ni tout à fait faux, sans doute. le "mentir vrai" est aussi une des ruses de la littérature
Lien :
http://diacritiques.blogspot..