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Critique de AquinER


Publiée initialement en 1906, cette nouvelle de Joseph Conrad retrouve un second souffle grâce aux éditions Mille et une nuits qui "propose des chefs-d'oeuvre [sic] pour le temps d'une attente, un voyage, d'une insomnie..."

Dépoussiérer une oeuvre laissée aux oubliettes exige un travail de présentation, d'enrobage, justifiant le choix de l'éditeur. On aurait aimé une recherche sur le contexte littéraire ; pourquoi ressortir une oeuvre avec un titre aussi évocateur ? Un Anarchiste répond-t-il à l'horizon d'attente actuel ? Malheureusement, le traducteur et chercheur, Pierre-Julien Brunet se contente d'une brève analyse génétique de l'oeuvre. La nouvelle ferait donc écho à une oeuvre particulière d'Anatole France ou à celle d'Emile Zola ou encore à un roman de H.G. Wells.

Le lecteur sociologiquement et politiquement engagé restera donc un peu sur sa faim. Il pourra se rabattre sur le sous-titre "un conte désespéré" le temps de ronger son frein. Car le héros de Conrad n'est pas celui qui porte les idées d'un Bakounine, d'un Prudhon ou d'un autre anarchiste du 19e siècle. L'utopisme ne porte aucun discours, juste un mot, enfin trois mots "Vive l'anarchie !" prononcés par un ouvrier comme tant d'autres lors d'un soir exceptionnel de cuite. Notre anarchiste l'aura été le temps de prononcé ses trois mots car pour le reste, c'est l'arrestation, le procès, le bagne, l'esclavage. Puis, il y a la tentative de fuite qui se transforme en mutinerie par le simple hasard. En effet, un revolver trouvé sur la route permet au héros de se rebeller en dominant deux faux comparses. C'est mince, c'est triste, c'est désespérant. C'est l'impasse dans lequel se trouvaient les ouvriers du début 20e siècle.
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