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Critique de Arianemasoeur


On sort de ce récit autobiographique un peu sonné par le déferlement des mots et des émotions. Pat Conroy écrit avec les poings, c'est une littérature furieuse et passionnée. Pour la dernière fois, l'auteur se confronte à la Statue du Commandeur, celle du Colonel Donad Conroy, son père, pilote de chasse multi-décoré, surnommé « le Grand Santini » en référence à un trapéziste charismatique. Pat Conroy, l'aîné de la fratrie, le romancier à succès, veut régler une fois pour toutes ses comptes avec son père, qui a maltraité physiquement et psychologiquement sa femme et ses sept enfants pendant toute leur enfance. Pastichant l'incipit d' @Anna Karénine, l'auteur écrit : « Je ne crois pas aux familles heureuses ». Il décrit avec une sensibilité et un amour débordants tous les membres de cette famille de grands blessés, qui, rescapés d'une enfance chaotique ont pour la plupart souffert de maladies mentales et de dépressions. Un chapitre bouleversant est consacré au plus jeune frère, Tom, « le plus bel enfant » de la famille, qui, en proie au délire, se donne la mort à trente-quatre ans en sautant du haut d'un immeuble. Cet épisode déchirant est aussi un tournant pour la fratrie qui, en voyant le père dévasté par le chagrin, comprend que ce père abusif est aussi un père aimant. Ce livre est plein d'humour aussi. Humour des frères et soeurs entre eux, même dans les moments les plus tristes. Quant au Colonel, c'est un personnage truculent, adoré de ses petits-enfants, très fier d'être devenu célèbre grâce aux romans de son fils, et qui dédicace en sa compagnie, et avec une immense joie, ses livres qu'il qualifie de « merdiques et mensongers ». Ce livre est aussi un éloge de la littérature, et, comme l'écrit Conroy, un hymne à « la majesté des mots qui, dans un certain assemblage, peuvent rendre magique ce monde impitoyable ». C'est enfin un livre de pardon, et c'est un Pat Conroy enfin apaisé qui écrit l'éloge funèbre pour son père à la fin du récit. Ce livre est magnifique et bouleversant.
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