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Critique de umezzu


Quentin Mugg était capitaine de police à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), chef d'un groupe spécialisé dans le blanchiment. A ce titre, il a mis à jour trois filières de blanchisseurs dans le cadre des enquêtes Virus, Rétrovirus et Cedar. Ce livre, co-écrit avec Hélène Constanty, une journaliste, raconte les découvertes que Mugg a pu faire dans ses enquêtes successives.

A l'origine, son groupe suivait des collecteurs de fonds qui récupéraient le produit de la vente de stupéfiants. Par des méthodes classiques de filature et de suivi téléphonique, les policiers sont remontés sur les correspondants des financiers qui assurent de façon traditionnelle les transferts de fonds internationaux par compensation. Cette méthode, le halawa, est notamment pratiquée au Maroc par les Sarafs. Si le cannabis voyage physiquement jusqu'aux consommateurs en France, le cash reçu en échange reste en France où il servira à rembourser des fraudeurs fiscaux détenant des comptes en Suisse. le reste est jeu d'écritures. Les trafiquants verront leurs comptes sur des sociétés offshore crédités et pourront réinvestir les sommes dans l'économie légale. Ces procédés portent sur des milliards d'euros (le trafic de stupéfiants générerait 3 milliards d'euros de chiffre d'affaire annuel).

Quentin Mugg détaille ce genre de processus, en prenant surtout l'exemple de la première de ces filières, Virus. Son propos se veut simple. L'apport d'Hélène Constanty porte sans doute sur la présentation des personnages et l'explication des textes et procédures juridiques mises en oeuvre. Quelques anecdotes montrent que la chance doit aussi sourire aux forces de l'ordre pour parvenir à identifier – et arrêter – les auteurs de ces mécanismes. Car chaque mouvement financier pris isolément a l'apparence de la légalité.

Relativement facile à lire, y compris dans les explications techniques (comme il l'explique, Mugg n'est pas à la base un comptable ou un financier, mais un flic de terrain), ce livre permet de comprendre comment circule l'argent sale et jusqu'à quel point des infractions considérées par beaucoup comme mineures, comme la fraude fiscale, participent au fonctionnement du crime organisé.

Merci aux éditions Fayard et à Babelio pour la réception de ce livre dans le cadre d'une masse critique.
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