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Critique de Cyrlight


Tome 1
Après avoir accidentellement commis un meurtre, Tarod fuit dans un vortex en pensant y trouver la mort, mais celui-ci le mène sur la route des Initiés, dont il rejoint les rangs. Il découvre alors que leurs pouvoirs ne sont pas à la hauteur de leur réputation, contrairement aux siens qui, malgré son jeune âge, les surpassent déjà.

Une intrigue somme toute classique, qui ne révolutionnera pas le genre de la fantasy. Dans cet univers, deux forces s'opposaient, le Chaos et l'Ordre, jusqu'à l'écrasante victoire de ce dernier. N'ayant désormais plus de combats à mener, ses adeptes ont fini par s'enliser et perdre de leur superbe.

C'est sans suspense que l'on suit le parcours de Tarod jusqu'à ce qu'il découvre qu'il appartient aux puissances vaincues du Chaos, et… Pfiou. C'était long. Long, et vide en même temps. On n'apprend pas grand-chose sur les Initiés et leurs facultés (si ce n'est à quel point elles sont limitées), ni sur leur monde en général.

Les personnages sont, à l'instar de l'intrigue, passablement creux. Tarod est un peu plus travaillé que les autres (encore heureux) et a un rôle intéressant, puisqu'il se positionne, au regard de son univers, du côté du mal, tout en conservant une part d'ambiguïté, mais il n'est pas non plus particulièrement marquant, et encore moins attachant.

La faute à la romance stupide dans laquelle ils s'enfoncent, le scénario et lui. Quelques lignes suffisent à l'amener à se pâmer devant les beaux yeux de Sashka, une sal… Novice qu'il rencontre lors d'un grand évènement. Cyllan lui est de loin préférable, mais elle n'apparaît que trop peu et ne sert strictement à rien. Je me doute qu'elle aura de l'importance par la suite, néanmoins je me demande s'il était réellement pertinent de l'introduire si tôt pour ne rien en faire.

Et bien sûr, il y a Keridil, l'ami que tout le monde rêverait d'avoir ! Enfin, si vous sentez un petit picotement entre les omoplates, ce n'est rien, juste l'un des couteaux qu'il vous aura planté dans le dos. Ses motivations auraient pu être profondes et le déchirer, mais non, elles sont aussi superficielles que Sashka et le font passer d'insipide à totalement antipathique.

Quant à Yandros… Difficile de se prononcer à son égard pour le moment. Il fait surtout office d'élément déclencheur, et il n'y a guère plus à dire sur lui. Il faudra lire le deuxième tome pour découvrir où les rebondissements qui se sont succédés dans les derniers chapitres (autant dire les seuls) vont mener.

Avec un peu de chance, la suite sera plus palpitante que cette interminable introduction…

Tome 2
J'aurais mieux fait de me casser un ongle au lieu d'écrire les mots ci-dessus, parce que c'est encore pire. Déjà qu'il ne se passait pas grand-chose dans le premier tome, cette fois les deux tiers du récit se déroulent à huis-clos, après une entrée en matière qui n'a pas DU TOUT un air de déjà-vu.

En effet, Cyllan, croyant avoir aperçu une silhouette, se retrouve entraînée par un vortex en compagnie de Drachea, le fils héritier du Margrave local. Et, évidemment, la tempête les conduit droit à la Péninsule de l'Étoile, dans le château du Cercle coupé du monde depuis que Tarod y a arrêté le Temps.

La suite de l'intrigue est aussi attendue qu'assommante. On se doute bien que Drachea, en bon petit con imbu de lui-même qu'il est, va fiche la pagaille, que Cyllan va s'allier à Tarod, et que, grâce à son aide, celui-ci va résoudre ses problèmes et récupérer sa pierre.

Dix chapitres pour en arriver là, ce n'est pas long, non. C'est interminable. Si encore l'auteur s'était servie de toutes ces pages pour approfondir la personnalité de ses protagonistes, mais il ne faut pas rêver ! Leurs motivations relèvent essentiellement de la coucherie (oui, Cyllan, tu te poses là sur l'échelle de Keridil, même si tu as choisi la voie inverse), et quoique le récit donne l'impression de vouloir bousculer le concept manichéen du bien et du mal, il s'enlise en réalité dedans.

Autant j'ai apprécié le fait que Cyllan soit présentée comme plus dangereuse, plus impitoyable et plus prête à tout que Tarod, autant il y a beaucoup trop de passages où ce dernier se laisse aller à la cruauté de manière contradictoire avec son tempérament (et les discours de soeur Erminet), comme pour nous rappeler « Eh, quand même, le Chaos, c'pas des enfants de choeur ».

Sauf que c'est un échec. Plus que jamais, Tarod n'est du « mauvais côté » que parce qu'on l'a étiqueté ainsi, et condamné pour une chose qu'il n'a pas choisie, qu'il n'a fait que découvrir conjointement avec autrui. Il est la victime indocile de ceux qui se présentent comme les gentils, mais qui sont en vérité très très vils et méchants et égoïstes et ambitieux. Oui, ça va chercher loin…

J'aurais aimé pouvoir noter qu'il s'agit là d'un tome de transition, mais comme je sais qu'après le Maître du Temps vient La Porte du Chaos, on est plus proche de la trilogie d'introduction. Une lourde et fastidieuse introduction. M'enfin, pourquoi écrire en cent cinquante pages ce que l'on possède l'incroyable faculté d'étirer sur plus de six cents ?

Tome 3
J'ai moins détesté ce tome que les deux autres, probablement parce qu'il est plus court, un peu plus riche en action, et surtout parce que je savais que, une fois parvenue au bout, j'en aurai enfin terminé avec cette trilogie. (Oui, j'ai la suite dans ma PAL, mais elle attendra. Longtemps.)

Six cents pages pour en arriver à la conclusion ô combien originale et transcendante que « le bien et le mal forment un équilibre. Les deux sont nécessaires pour que le monde tourne correctement. » Waouh ! Une telle profondeur m'a laissé scotchée à mon fauteuil. Enfin, elle l'aurait fait si j'en avais un.

Je pourrais dire que l'affrontement a été épique (sauf que nan, ce n'était rien qu'un ramassis de descriptions grandiloquentes), que les personnages valaient le détour (sauf que nan, je me suis plus attachée à la petite araignée que j'ai un jour trouvée dans ma salle de bain), et que la morale s'étend au-delà de son concept manichéen…

Sauf que nan. On a bien Keridil qui a tiré assez de coups pour réussir à recommencer à penser avec autre chose que son entrejambe, mais pas au point de réaliser que le véritable Chaos, dans l'histoire, c'était Sashka, et qu'on aurait gagné trois bonnes centaines de pages en la défenestrant dès le tome 1.

Et toute cette mièvrerie dégoulinante ! Oh bon sang, j'ai cru que j'allais devoir manger du sel à la petite cuillère (non pas que ça m'aurait dérangée…) pour m'ôter cet écoeurant goût sucré qui suintait des dialogues des protagonistes. le premier qui prononce / écrit encore les mots « mon amour », je lui fais avaler un bocal de paprika !

Ah oui, et accessoirement, pourquoi Tarod est humain ? Comment il s'est retrouvé sur Terre ? Par quel micmac ? Parce que sans ça, il n'y aurait pas eu d'intrigue ? C'est vrai que ça aurait été teeellement regrettable !

Vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout aimé cette histoire, et je ne la recommande pas. le scénario, archi-classique, est traité de la manière la plus pauvre qui soit, et porté par des protagonistes qui ont pour seul charisme celui de tourterelles déplumées juste bonnes à roucouler. Passez votre chemin, vous ne manquerez rien.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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