- amassé l'une des plus grandes collections d'avis de consommateurs du monde -
- Laisser les consommateurs se plaindre en public d'un produit était alors vu comme une pratique suicidaire -
On apprend tout petit qu'on ne peut pas additionner des torchons et des serviettes. Quand on calcule une moyenne générale, c'est exactement ce qu'on fait ! C'est complètement crétin. La note, c'est l'illusion de la rigueur mathématique, c'est un faux langage universel.
C'est en ça que la note chiffrée est fondamentalement différente de l'évolution par d'autres moyens. Comme des systèmes de lettres par exemple, qui qui ne permettent pas de calculer des moyennes absurdes. -
- Dés le plus jeune âge, on nous dit qu'un bon élève est celui qui avait de bonnes notes -
- Répandre des rumeurs dans les groupes de Wechat - application de messagerie qui compte désormais plus d'un milliard d'utilisateurs actifs - ou ailleurs : 50 points de pénalité. -
La genèse du crédit social chinois a tout d'un compte. Le projet est né il y a près de vingt ans, dans la tête de Lin Junyue, un chercheur pékinois, spécialiste des scores et des calculs sur lesquels les banques s'appuient pour prêter de l'argent. - Tout commence en 1998 : la femme d'affaires Huong Wen Yun a écrit une lettre au premier ministre de l'époque, Zhu Rongji, pour se plaindre du problème d'intégrité dans le pays -nous raconte ce spécialiste du crédit formé aux Etats-Unis,.
Autour d'un thé, plusieurs anciens du village expliquent que c'est grâce au crédit social que les rues de Jiakuang Majia sont propres. Les bonnes et mauvaises actions sont relevées à la main, dans un carnet par une habitante du quartier nommée référente. Cette rurale et - low-tech - du crédit social est courante dans les villages autour de Rongcheng.
Par extension, la croyance selon laquelle les citoyens chinois auraient tous une note attribuée par le pouvoir central est désormais bien ancrée : celle-ci augmenterait ou diminuerait en temps réel en fonction de leurs actions, grâce aux données récoltées sur internet ou via des millions de cameras de surveillance que compte le pays.
La notation, en s'installant par petites touches en France, n'a jamais bouleversé nos esprits au point de nous alerter.
À Rongcheng, de bons et de mauvais points sont attribués aux habitants par la municipalité en fonction de leur comportement en société. Ces score forment une moyenne sous forme de lettres, comprise entre six niveaux, de AAA à D.
En fonction de sa place sur cette échelle sociale, chaque citoyen se voit distribuer des avantages ou des sanctions.
Les citoyens de la municipalité peuvent accéder à des procédures accélères pour leurs démarches administratives, emprunter plus simplement aux banques ou obtenir un rendez-vous prioritaire à l'hôpital.
À l'inverse, les citoyens classés B? C puis D se voient infliger des restrictions et des sanctions de plus en plus importantes : perte de titres honorifiques, impossibilité d'être membre du Parti communiste, de devenir représentant de son village ou de son quartier, de postuler à un emploi public, de participer à un marcher public, ou même de prendre l'avion...
Le système mis en place par cette petite ville et les villages alentour est quasiment unique en Chine. Il s'agit d'une expérimentation locale, menée dans le cadre d'un projet national nommé - crédit social - , dont les contours varient d'un contour à l'autre.