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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Premier roman de cette jeune auteure talentueuse et je gage que vous ne verrez plus du tout le monde des grands magasins à l'époque des fêtes de fin d'année de la même façon.

Couplant l'histoire de la narratrice, jeune diplômée en histoire de l'art recalée dans son domaine et qui, par défaut s'engage au rayon jouet d'un grand magasin et de quelques unes et quelques uns de ses plus proches collègues, c'est une chronique à la fois intimiste et très douce amère qui nous est proposée en 215 pages particulièrement bien écrite, stylistiquement et lexicalement parlant.

C'est sans illusion et avec un grand sens des réalités parfaitement rendus que le lecteur suit le parcours de la narratrice dans ses tribulations tant professionnelles qu'amicales et privées. Déclassée et dévalorisée par le mode de management du grand magasin, par le cadre de son sous-sol comme lieu de travail, par son ami, par les turpitudes et les désillusions de ses collègues, c'est peu de dire que l'on admire l'abnégation de notre héroïne.

Professionnellement, ce sont les rouages d'une mécanique bien déshumanisée où de la formation des hôtesses de caisse expédiée en une seule journée à l'évolution d'un poste de caisse à l'autre comme des turpitudes et frustrations des collègues (les inénarrables Rosy, Pierre, Monique, Leïla, le vigile crétin Jérémie), de la hiérarchie (le Pingouin surnom donné au chef de rayon), qui sont ici démontées avec causticité.

Même causticité dans le ressenti des clients, "les Francis", comme de leur comportement spécifique à l'achat des jouets de leur progéniture et familier entre bêtise et condescendance à l'égard du personnel. Là aussi la description et le sens de l'anecdote valent le détour chez Clotilde Coquet.

Pour sa vie privée, c'est aussi un état des lieux très réels qui est rendu ici, avec cette génération de jeunes dont la précarité subie, les fins de mois difficiles (temps partagé par la narratrice entre le grand magasin et le baby sitting). Critique aussi très ajustée et réaliste aussi pour Vincent, son petit ami, superbe crétin ayant suivi des études d'acteur, s'estimant au dessus de la mêlée alors que sans emploi et aux crochets de ses parents comme de notre héroïne, se permettant de critiquer le manque d'ambition et l'inconstance de celle qui lui procure toit et nourriture. le reflet même d'une partie de la jeune génération qui attend ce qu'elle estime lui être due, profitant d'un certain système social pour lequel elle n'adhère qu'aux bons côtés, sans jamais se remettre en question mais à l'inverse particulièrement investi pour le dénigrer.

Une tranche de vie croquée magistralement avec une très grande variété et richesse lexicale et syntaxique dont le lecteur souhaite très vite que notre héroïne s'en échappe.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Alors qu'elle tente péniblement de terminer sa thèse en histoire de l'art, la narratrice de Parle-moi du sous-sol décroche un poste au rayon jouet d'un grand magasin parisien. Ce qui devait être un travail provisoire devient plus permanent, surtout après que la jeune héroïne ait impressionné ses pairs par sa maîtrise rapide de la caisse. En parallèle, on suit ses déboires sentimentaux avec un jeune acteur, bientôt réduit à vendre du pop-corn dans un cinéma de Châteauroux…
Bien que le sujet du livre ne soit pas très original (les déboires de jeunes étudiants surdiplômés à l'entrée dans la vie professionnelle), il est traité d'une manière moins anecdotique que Les tribulations d'une caissière, par exemple. L'héroïne insiste sur la sensation d'oppression ressentie au quotidien, enfermée toute la journée au sous-sol du grand magasin, loin de toute forme de lumière ou d'environnement naturel. Oppression liée aussi à l'impossibilité de trouver un travail après sept années d'études en histoire de l'art, des études qu'elle qualifie de « jeune fille à marier ». Les nombreuses références au monde animalier renforcent l'impression d'être « en cage » des personnages. (Impression donnée sur la couverture également, dessinée par l'auteur, une bande de renards attachés les uns aux autres !). Côté coeur, la narratrice nous livre un portrait peu mirobolant de son compagnon, un homme qui semble se complaire dans une situation précaire (aspirant acteur, il enchaîne les petits contrats sans parvenir à percer), incapable d'assumer une relation de couple, et qui retourne vivre chez ses parents. le livre ne donne pas beaucoup d'espoirs à la génération des 25-30 ans ! Mais malgré ce ton un brin pessimiste et grinçant, Parle-moi du sous-sol est une lecture très agréable, parfois drôle, portée par des situations et des personnages assez crédible à mon sens.

Florence (Le Vésinet)
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