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Citations sur Lautrec ou quinze ans de moeurs parisiennes (8)

Prenons Lautrec tel qu’il est ; et considérons-le ainsi qu’un peintre doué d’une observation aiguë et penché sur un coin d’humanité, sur un milieu parisien qui fut pour lui certainement tout le bout du monde et rappelons-nous par delà le temps que toute sa noblesse, toute son intelligence et tous ses dons, rappelons-nous que tout cela fut dépensé sans compter pour Montmartre et ses filles, pour le Théâtre et le Café-Concert… Mort à 37 ans, Lautrec laisse de tout cela une œuvre magnifique. Un peintre de mœurs, bien ! mais s’il est moins haut que les plus hauts peintres, il n’y en a pas un plus imprévu et plus original !
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Les Japonais ! Théodore Duret et Cernuschi, de retour d'un féerique voyage au Japon, les avaient mis à la mode; et on commençait de collectionner les si neuves estampes du Nippon, arrivées par les bateaux de commerce. Portier, le marchand de tableaux, en avait acquis un lot; et Lautrec lui acheta certaines de ces estampes. Il se passionna, comme Van Gogh, pour ces planches qu'avaient griffé Harounobu, Kiyonaga, Toyokouni, Outamaro, Hiroschigé et Hokousaï.
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Le goût extrême du pittoresque, de l'en dehors des mœurs, devait tout droit conduire aussi Lautrec dans ces bars, dits anglo-américains, où il pouvait s'amuser du décor des verreries, des petites serviettes de couleur, des garçons en veste blanche, des roast-beefs saignants, des branches de céleri dans des verres d'eau, des petits tonnelets cirés, du haut comptoir à barre de cuivre, et surtout s'intéresser si vivement à la fabrication des cocktails et à la dégustation des short drinks et des gin-wiskies!
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Puis, venaient les pleins étés, et Lautrec alors se mettait vite en route pour aller ramer et nager dans le bassin d'Arcachon.
Il adorait être nu, et il aimait les matelots qu'il rencontrait là-bas. Installé dans sa villa Denise, il prenait une vareuse, une casquette sans galon de commodore, et les pieds nus, son petit pantalon retroussé, il arpentait la plage. Il nageait bien, du reste ; et se baigner, c'était, avec les beaux jours, un des seuls moments possibles de quitter Paris, pour aller là-bas « tremper et radouber sa carcasse! »
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Lautrec dessina aussi maintes couvertures de livres. Voici les plus connus de ces livres : L’étoile rouge, par Paul Leclercq ; L’exemple de Ninon de Lenclos, amoureuse, par Jean de Tinan ; Les courtes joies, poésies de Julien Sermet ; La Tribu d’Isidore, roman de mœurs juives, par Victor Joze, ; Le fardeau de la Liberté, par Tristan Bernard ; Le chariot de terre-cuite, par Victor Barrucand ; Les jouets de Paris, par Paul Leclerq ; Babylone d’Allemagne, roman de mœurs berlinoises, par Victor Joze, etc., etc.

Le texte importe peu, quand on a le plaisir d’avoir un si personnel dessin sur la couverture ; et l’on trouve, du reste, toutes les bonnes raisons de ne pas lire le livre, pour ne pas salir, pour ne pas défraîchir le beau dessin qui le garde.
Editeurs, croyez-nous, ayez toujours de beaux dessins sur les couvertures de vos livres !
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De Bonnat, Lautrec passa aux mains de Cormon. D'un médiocre à un pire. L'homme de l'âge de plâtre, le néfaste macrobe qui commit sur des toiles à voiles les plus odieux des poncifs, avait ouvert un atelier à Montmartre, rue Constance. Lautrec alla dans cet atelier. A cet âge, on a la candeur des plus touchantes sottises. Et, Germon s'installant ensuite au n"104 du boulevard de Glichy, Lautrec le suivit. Aussi bien, ce sont les camarades qui vous attirent; et Lautrec, dans le premier atelier Gormon, s'était déjà lié avec les peintres Vincent Van Gogh, Gauzi, Glaudon, Grenier et Anquetin; et ceux- là, tout en restant chez le pion d'Institut, n'admiraient que Delacroix, Degas, Manet, Renoir et les Japonais.
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Ce milieu, le Café-Concert, avec son amas de bizarres trognes, de bohèmes, d'excentriques de tous ordres, de déchets d'humanité, gueulant ou susurrant des chansons bêtes; ces hommes et ces femmes, ces orchestres de ravageurs, ces beuglants et ces niais Eldorados; — tout ce milieu devait aussi enchanter Lautrec; et, en effet, il l'enchanta.
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Quand le comte apprit, en 1912, que j'étais en train de préparer un premier livre consacré à son fils, il se fâcha et il voulut accourir d'Albi pour me châtier, en combat singulier, comme au temps des Croisés. Il dit ceci : lui, noble gentilhomme, il tiendrait une lance, il serait dans une espèce de petite tranchée à cause de ses cors aux pieds; et moi, humble serf, je serais face à lui, et armé d'un simple bâton. Croyez-le, on eut beaucoup de difficultés à l'empêcher de venir jusqu'à moi, à Paris, à cheval, par le moyen de chevaux de relais.
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