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Critique de Presence


J'avais bien aimé Haunt of Horror: Edgar Allan Poe illustré par le même Richard Corben. Et c'est donc avec une certaine fébrilité que j'ai ouvert ce tome consacré à des adaptations de textes de Lovecraft, par l'un de mes dessinateurs préférés.

Ce tome comprend 68 pages de bandes dessinées réalisées par Richard Corben. À la fin de chaque adaptation, il y a le texte original d'Howard Philips Lovecraft correspondant. Richard Corben a adapté des fragments de poésie pas forcément très connus, ainsi que des nouvelles plus souvent rééditées. On retrouve ainsi "Dagon" et "la musique d'Erich Zann", ainsi que "Les faits relatifs à Feu Arthur Jermyn et sa famille".

Comme dans le tome consacré à E.A. Poe, les adaptations sont plus ou moins fidèles. Contrairement à celles d'E.A. Poe, elles n'apportent pas grand-chose, voire elles nuisent à l'impact de l'histoire. Si vous avez déjà lu des histoires de Lovecraft, vous savez que l'intrigue est souvent très mince, et que ce qui fait tout leur charme, c'est à la fois la mythologie des Grands Anciens et l'effroi ressenti par les personnages qui leur donnent toute leur saveur.

Or bizarrement, les concepts visuels développés par Corben pour mettre en images ces récits sont très naïfs et beaucoup trop sages. Ainsi dans "Dagon", la créature indicible est montrée de manière très plate et elle a l'apparence d'une pieuvre géante de type monstre en caoutchouc pour film fauché des années 1950. Un comble pour ce maître des monstres qu'est Corben et un choix qui fait ressortir tout le ridicule de l'histoire, plutôt que son coté horrifique. de la même manière, les horreurs tapies derrière les volets de la chambre d'Erich Zann sont une simple nuée de spectres basiques, sans aucun pouvoir d'effroi.

De la même manière, Richard Corben s'avère incapable de traduire en images les sensations d'effroi et d'épouvante des personnages. du coup, la nouvelle de référence qu'est "Dagon" est réduit à l'histoire d'un simple naufragé sur une île désertique bizarre avec une espèce de race extraterrestre mal définie qui vénère une pieuvre géante, et un mauvais acteur qui fait des grimaces risibles.

Heureusement il y a quand même quelques histoires qui sortent du lot. Dans "A Memory", un explorateur est confronté à la vision d'une sorcière qui a maudit l'un de ses ancêtres. Et l'aspect très terre à terre du récit permet à Corben de bien définir ses personnages et de réussir la vision de l'apparition de la sorcière. de la même manière le récit d'Arthur Jermyn réussit à capturer l'animalité de l'ancienne race de singes et la fierté aristocratique du personnage principal.

J'aurai vraiment aimé pouvoir dire que ces adaptations étaient exceptionnelles. Mais à part 2 exceptions, les qualités de dessinateur de Corben nuisent plutôt aux ambiances spéciales des récits de Lovecraft. Et au final j'ai pris plus de plaisir à relire les textes originaux insérés à la suite de chaque histoire, qu'à me repaître des dessins du maître.
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