la technique des trois crayons employer pour dessiner la tête du Saint Michel de la Pala de San Niccolo al Carmine est unique dans l'oeuvre graphique connu de Beccafumi.
dans les dessins de Baccafumi, la couleur apparaît principalement dans des études de têtes réalisées à grande échelle. elle peut être alors apportée en combinant la pierre noire, la sanguine et la craie blanche, un peu comme le faisaient certains artistes lombards dans la suite de Leonard de Vinci et même Raphael, ou en utilisant au pinceau des pigments liés à l'huile.
il s'agit là encore bien souvent d'une écriture à contre-jour, où le repentir et l'accident de la ligne sont les signes d'une assurance sans pareille.
la graphie de Beccafumi démêle l'écheveau des formes possibles en brouillant le trait et en troublant les ombres. cela n'a pas d'antécédent: ni Fra Bartolommeo, ni Albertinelli n'avaient poussés aussi loin, dans cette technique, la dissémination des traits de contour et de la nébuleuse des ombres.
il donne la valeur d'ensemble de la forme, son mouvement intérieur, et permet d'apercevoir le principe général de l'organisation picturale. cela vaut pour les études à la plume et c'est également vrai des dessins à la pierre noire de la maturité.
le trait est instable, incertain et récursif mais les contours approximatifs, sont vivants et raffinés.
Beccafumi est en effet, par excellence un dessinateur de la ligne tremblée. Son tremblement n'est pas une faiblesse de la main ni l'expression d'une peur, ni l'inscription sismographique de l'angoisse maniériste, cette inquiétude de la perfection. C'est le frémissement de l'idéal, le frisson de la beauté dans la recherche des possibles.
Beccafumi a certainement été parmi les maitres de la maniera l'un de ceux avec Parmigianino a le plus spiritualisé (et théâtralisé) la relation du clair obscur.
c'est peut être avec la plus que Beccafumi révèle le mieux la valeur essentiellement mentale de son dessin.
cette culture sous-jacente n'entre pas pour rien dans le caractère intellectuel du dessin.