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Critique de moravia


À deux doigts de ne pas participer à cette masse critique, ne pouvant me connecter le matin, ce n'est qu'à quatorze heures que j'ai consulté la liste des livres disponibles qui naturellement avait considérablement diminué en raison de l'heure tardive.
Sans aucune hésitation, mon choix s'est porté sur ce livre, mon attention attirée par la belle couverture et par le titre qui collait parfaitement à mon actualité : Dictionnaire du cinéma italien, de la marche sur Rome à la République de Salò 1922-1945.
En effet, je ne pouvais hésiter, car au même moment j'avais entrepris la lecture de l'ouvrage de Max Gallo : L'Italie de Mussolini. Vingt ans d'ère fasciste.

Dès la disparition du cinéma muet avec bon nombre d'acteurs et de divas qui ne surent pas s'adapter au parlant, le cinéma italien connu une nouvelle orientation.
Si au début le pouvoir apporte davantage d'attention aux films documentaires et d'informations (fasciste naturellement) qu'au cinéma de divertissement (Hollywood y pourvoyait), il prend conscience rapidement que le cinéma peut être tout à la fois divertissement et propagande. Dès cet instant le mot d'ordre est pour tous : "l'État encadre, l'État aide, l'État récompense, l'État contrôle, l'État incite".
Après la désertion des compagnies américaines suite au décret-loi sur le monopole pour l'achat, l'importation et la distribution de films étrangers, vont se multiplier les comédies sentimentales pimentées d'intrigues et de quiproquos, répondant aux attentes d'un public en quête d'évasion en dehors des films plus doctrinaux.
En effet les événements politiques les plus marquants ne peuvent échapper aux réalisateurs désireux de se conformer aux mots d'ordre du pouvoir. C'est ainsi qu'apparaît sur les écrans des films ayant pour cadre la "pacification" de la Libye, la conquête d'Éthiopie consacrant l'Italie en empire se souvenant à l'occasion de l'Empire romain et de Scipion l'Africain, la participation des troupes à la guerre d'Espagne puis l'entrée en guerre aux côtés des allemands face à une coalition anglo-américaine qu'il faut aussi combattre par le biais des images. D'autres mettent leur talent au service du régime en glorifiant l'oeuvre fasciste sociale et son chef tout à la fois César et Napoléon.
Après le débarquement des alliés en Sicile et la chute imminente du régime les derniers fidèles trouvent refuge dans le nord de l'Italie au sein de la république de Salò dans l'espoir de continuer leurs oeuvres.
Ils n'avaient pas encore conscience que c'était la dernière séance...

Le livre d'Alessandro Corsi dévoile cette vaste fresque de façon thématique. Le lecteur peut, comme je l'ai fait, parcourir ce dictionnaire en suivant les entrées au gré de ses envies et de sa curiosité. Parmi les 237 que compte l'ouvrage j'ai consulté en priorité : Acteurs-Actrices-Allemagne-Amérique-Aventures-Burlesque-Cinecittà-Colonies-Comédie-Critique-Divas-Documentaire-Doublage-Ecoles-Eglises-Épuration-Faits divers-Festivals-France- Genres-Hercules et athlètes-Industrie-Langue-Mussolini-Naples-OVRA- Péplum-Policier-Politique- Propagande- Réalisme- Répression- République de Salò-Studios-Union soviétique.
Je vous épargne aussi la longue liste très détaillée des réalisateurs, des actrices et des acteurs que l'on retrouvera après guerre pour certains.
Cet ouvrage est foisonnant d'informations révélant le long travail rigoureux qu'a dû accomplir l'auteur pour assembler autant d'informations. Malgré les 635 pages de l'ouvrage à aucun moment je n'ai trouvé de longueurs. C'est passionnant d'un bout à l'autre grâce à Alessandro Corsi qui n'est jamais professoral.
Même si ce dictionnaire étudie en profondeur cette période, il n'est nullement nécessaire d'être un spécialiste pour apprécier cet ouvrage très didactique. j'y ai trouvé un grand plaisir et je suis certain que je reviendrai le consulter à l'occasion d'autres lectures évoquant le cinéma italien de ces années.

Séduit par ce livre et curieux d'en savoir plus j'ai consulté le catalogue des Éditions Vendémiaire que je découvrais pour l'occasion. Il offre de nombreux essais, tous plus séduisants les uns que les autres, disponibles dans diverses collections : Chroniques, cinéma et séries, écho, empires, enquêtes, généalogies, géographies, histoires, le temps de la guerre, retour au moyen Âge, révolutions.
Mais c'est hors collection que j'ai trouvé l'ouvrage qui me permettra de clore mon exploration de l'Italie de Mussolini : Dictionnaire de L'Italie fasciste de Philippe Foro.
Ce sera mon second cadeau de Noël (avec un peu de retard) après ce Dictionnaire du cinéma Italien 1922-1945 pour lequel je remercie chaleureusement les Éditions Vendémiaire ainsi que Babelio pour l'organisation de cette masse critique de fin d'année.
Je suis un lecteur comblé.
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