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Critique de jlvlivres


Avec « Comètes et Perdrix » (2011, Editions de l'Ogre », 184 p.) de Marie Cosnay, je sens que l'on va encore avoir des reproches comme quoi ce n'est ni un livre de cuisine ni d'astronomie. Eh non, et c'est plutôt une histoire douloureuse qui est narrée. Celle de deux enfants juifs, Robert et Gérald Finaly, qui après la Libération en 1945, et après que leurs parents aient été déportés et exterminés à Auschwitz, sont exfiltrés vers l'Espagne. Les deux enfants, de confession juive et de second prénom Ruben et Guédalia, ont alors 4 et 3 ans, et ont déjà été déplacés de Grenoble. Ils doivent être transférés au Pays Basque par une tante, avant d'aller en Israël. S'ensuit un imbroglio juridique qui dure jusqu'en 1954 entre l' « Oeuvre de Secours aux Enfants » d'obédience juive, puis entre le Consistoire central et le Vatican, via l'Archevêque de Lyon et le régime de Franco en Espagne. Entre temps on a fait baptiser les gamins (on ne sait jamais). Voilà pour la partie historique, une bien belle histoire de sauvetage de deux âmes, qui n'y sont pour rien, et qui pourraient bouleverser les statistiques des entrants au Paradis. Il y a , selon le curé, « le danger des enleveurs qui veulent les prendre au Christ, les donner aux tueurs du Christ, les ravir, les kidnapper pour peupler Sion et casser des cailloux ». Décidément, on n'est pas loin des tsiganes voleurs de poules, qui ne dédaignaient pas non plus les petits enfants, les buveurs de sang juvénile lors de Brith Milah secrets, voire aussi les mêmes scènes dans les souterrains de Washington pour extraire l'adrénochrome (pas trop car cela se voit ensuite dans la teinte des yeux). Ah les si beaux textes de Wu Ming qui ont fait les beaux jours de l'ultragauche italienne et les belles après-midis de janvier de l'Altright.
Pour ce qui est des Perdrix, ou plutôt du Rocher des Perdrix, c'est un point de passage en Espagne, à proximité du village de Biriatou, juste à coté de l'autoroute qui via Irun va en Espagne. Lieu de passage du col d'Osin pendant les guerres au-dessus du lac de Xoldokogaina où paissent encore les pottoks, chevaux sauvages. Une montagne que connait bien le passeur Joseph Susperregui, à moins que ce ne soit José del Campo, dit Ttomo, le grand franchisseur, qui « a porté le plus jeune des enfants, d'abord sur son dos, puis sur les épaules ». Un enfant du pays, un vrai qui « était né près de la Bidassoa, il connaissait donc châtaigniers, jonc, poiriers et glissements de terrain à partir de Biriatou »
C'est tout une histoire de luttes d'influences, sur fond de peurs. Peur du communisme, du sionisme, des allemands encore proches à qui on a promis ou soumis tant de choses tues et enfouies. Peur entretenue par l'Eglise au nom du Christ et des tueurs de Christ avec encore tièdes « les cendres mêlées à Auschwitz à celles du monde qui finit ».
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