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Critique de sylvieboop24


Enorme coup de coeur
L'histoire :
Celle d'un homme paumé, au chômage, dont l'usure du couple est consommée, et qui cherche une évasion éphémère dans les bras de sa maîtresse. Un homme comme beaucoup, enfermé dans ses mensonges et au bord du gouffre.
Un homme que notre Société a mis au rebut, comme tant d'autres, sans considération ni émotions. Juste jetable.
De retour de chez sa maîtresse, passablement éméché, il emprunte un chemin de traverse pour rentrer chez lui afin de ne pas croiser la maréchaussée. Et là le drame. Une femme qui fuit (qui, quoi ?), des coups de feu qui résonnent, une bousculade ; une pierre et le crâne de la jeune femme qui rentrent en collision et le voilà dans un sacré merdier.
Il panique et charge le corps dans sa voiture. Il doit retrouver sa femme, sa fille. Il avisera ensuite.
Sa femme d'un autre monde que le sien. Ces deux mondes qu'il refuse de confronter. Par honte. Une histoire débutée dans le mensonge. Elle est trop… tout. Il est si peu, d'après lui. Et du coup les amis du couple sont ses amis à elle. Enseignants, comme elle. Et ça parle de choses que pourtant il aime ; mais dont il est incapable d'échanger avec eux. Honte. Malaise. Mal être. Qu'il est difficile de trouver sa place. Pourtant, Mathilde, sa femme, l'aime, l'écoute, le soutient. Envers et contre tout. Contre tout ? Il vient de tuer une femme. Il a peur.
Et voilà que la télévision diffuse une alerte disparition. Un enlèvement. Un visage s'affiche : celui de la morte qui est dans son coffre et qui a disparu depuis une semaine.
Et sa peur grandit, grossit.
Il doit faire disparaître les traces qu'il a laissées, les empruntes qu'il a semées partout. Vite. En ôtant toutes ses traces il se rend compte avec effroi que la victime terrorisée a traversé la route et le champ et qu'elle venait du lotissement de la commune où il vit. Que le monstre qui la terrifiait, elle, l'a vu lui. Qu'il sait qui il est.
Une seule solution, trouver le monstre et se débarrasser du corps chez lui pour ne pas être impliqué ! Oui mais voilà les choses ne sont pas aussi simples, et sa peur ne sera jamais assez grande. Il ne peut imaginer ce dans quoi il a mis les pieds ni les dangers qui l'attendent.
Les rapaces rôdent et leur regard est perçant.
Extrait P.111
« Barre-toi !
Oui, c'est ce qu'il faudrait que je fasse. Mais pas maintenant. Pas si près du but. L'occasion ne se représentera plus. Je m'approche de la 3ème porte. Les plaintes se font plus pressantes. Une odeur âcre oppresse mes narines. Une odeur d'excrément. Ils sont là, derrière, à croupir dans la pièce. »

David nous offre un récit d'une noirceur extrême.
Il nous parle de villages dortoirs, et oui il n'y a pas que la banlieue parisienne concernée. de Sociétés aux ordres des actionnaires et qui licencient sans émotion. Des tensions et détresses que cela crée sur les populations.
Puis il y a ces meurtres, odieux, miroir d'une Société où seules les « élites » sont à la bonne place. Notre Société.
Une écriture dynamique. Des phrases courtes et percutantes. Un récit à la première personne pour une immersion totale. Ce « je » nous happe de bout en bout et cette histoire ne nous laisse aucun répit.
Pour ma part, cette qualité d'écriture j'en redemande !

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