AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bookinista


Un roman empreint de poésie, de philosophie, écrit d'une écriture vivante et novatrice, que l'on se plaît à relire aussitôt pour en apprécier encore davantage les subtilités.
En arrière-fond, les séquelles et souvenirs de l'histoire du Mozambique, la guerre d'indépendance (1964/74, indépendance en 1975), et la guerre civile (1976/1992) qui fit 900.000 morts.

Un frangipanier occupe la véranda d'une ancienne forteresse coloniale, devenue après l'indépendance un asile pour vieillards.
Un homme est enterré au pied de l'arbre : c'est Ermelindo, qui fulmine de n'avoir pas eu droit aux funérailles rituelles, et qui tempête plus encore quand son compagnon le pangolin (halakavuma) lui apprend qu'il va être déterré pour des funérailles de héros national ! Lui qui n'a jamais eu rien d'un héros. Ah non ! Plutôt mourir ! Pardon, Ermelindo l'est déjà...
Le pangolin lui suggère de se réincarner temporairement dans un vivant qui soit au seuil de la mort... Ce sera donc dans la peau d'Izidine, un inspecteur de police...

En effet, Izidine a débarqué dans la forteresse pour enquêter sur la mort du directeur de l'asile, le vile mulâtre Vasto Excelêncio.
Le policier essaie de commencer ses interrogatoires auprès des personnes vivant sur place (mais des presque morts !): Navaïa Caetano l'enfant-vieux, Domingo Mourao le vieux Portugais, Nhonhoso le vieux noir qui titille Domingo le vieux blanc, Man Nenni la sorcière, Marta Gimo l'infirmière... Chacun déclare avoir commis le meurtre, pour ses raisons propres...

Ce roman traite des ravages de la guerre, la guerre d'indépendance, la guerre civile, toutes les guerres. Les populations après ces excès de violence ont perdu leurs repères d'humanité. Les petits vieux du roman de Mia Couto, isolés dans leur asile, "sont les gardiens du temple".
L'arrivée du policier les perturbe, mais finalement au fil de leurs récits, de leurs confessions, de leurs élucubrations aussi, la réalité point. Et le policier, humain, compréhensif (interpellé aussi par les écailles de pangolin qu'il ne cesse de découvrir dans ses affaires), qui devait être éliminé par les forces adverses (les trafiquants d'armes d'après-guerre) sera sauvé grâce à l'intervention des éléments de la nature (un orage formidable qui foudroiera l'hélicoptère ennemi), des croyances (le serpent des orages), et de l'amitié d'Ermelindo, le mort qui l'habite temporairement.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}