-J'ai peur de te détruire. Comme j'ai détruit tout ceux que j'aimais avant toi.
-Tu ne le feras pas.
-Et comment tu peux en être si sûre ?
-Tu ne me détruiras pas car grâce à toi, pour la toute première fois de ma vie, je me sens enfin entière.
Cette fille, c’était mon enfer et mon paradis à la fois. Mon châtiment et ma rédemption. Mon ange déchu.
- Bordel, soupira-t-il alors dans un murmure. Quand est-ce que tu te mettras dans le crâne que c'est toi, et uniquement toi, qui occupe chacune de mes putains de pensées, Erato ?
Je voulais pouvoir réciter cette fille par cœur, comme un putain de poème qu'on apprend un jour et qu'on n'oublie jamais
-Ils n'y arriveront jamais, lança soudainement Caz. Les Royal Ghost, ils ne feront jamais de mal. Car pour ça, il faudrait d'abord qu'ils me butent, et crois-moi, ça c'est impossible, me dit-il alors sans l'ombre d'un doute.
Alors un sanglot m’échappa. Et j’eus honte. Honte d’être aussi vulnérable. Aussi faible sous les doigts de cet homme. Caz releva aussitôt la tête, plongeant avec empressement ses iris noirs dans les miens, et c’est alors que je l’entrevis. Cette chose horrible qu’il avait emmurée en lui pour la cacher au monde entier. Sa faille. Sa fragilité. Car en réalité, lui aussi semblait plus vulnérable lorsque ses doigts étaient posés sur moi.
- Je suis amoureux de toi, Erato. Comme un putain d’adolescent.
Boum.
[…] Amoureux. De moi. Caz Marshall était amoureux de moi. Tout comme moi. Tout comme moi, j’étais éperdument amoureuse de lui. À en crever.
Avant de vouloir être excusé, il faut d'abord apprendre à se pardonner soi-même.
Et si j’avais eu envie de lui hurler dessus ma colère, de la secouer en l’assommant de reproches tant ma peur avait été grande et étouffante, sa voix tremblante lorsqu’elle m’avait appelé « mon amour » avait eu raison de moi. Car putain j’étais faible. Faible quand il s’agissait d’elle.
Il ne fallait pas qu'il me voit. Il ne fallait pas qu'il sache à quel point je lui avais donné le pouvoir de me détruire...
Erato