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Critique de Le_chien_critique


L'amour plus fort que la mort !

Quelques années sont passées, la vie reprend lentement ses droits. Kerville devient une grande ville, avec une amorce d'administration et de service public. Les lois promulguées lors de la menace vampires tombent une à une, les citoyens sentent le vent de la liberté. Nos protagonistes croisés dans les tomes précédents goûtent à la vie simple. Leurs routes se sont parfois éloignées. Mais après les grandes chevauchées, l'ennui commence à poindre. Et certains pensent que le mot Fin - de la catastrophe, des viruls - est un peu prématuré.

Un début long à se mettre en place, du fait, à mon sens, d'une intrigue moins forte. L'histoire aurait pu somme toute s'arrêter après Les douze. L'action commence à se mettre en place en milieu de roman. Nous aurions pu croire qu'après les deux milles pages précédentes, le cadre était posé, place à l'action, aux réponses ultimes. Las, l'auteur peaufine les détails, crée une descendance, s'appesantit longuement sur la vie du Numéro Zéro. Et moi pauvre lecteur me demandant qu'en Justin va lâcher les brides de son foutu canasson. Cela dit, c'est toujours bien écrit, l'auteur parvenant toujours à nous faire emmener avec lui dans ce monde nouveau.

Mais certains changements sont difficiles à comprendre. Que penser de Michael, dit le circuit ? Il décide de mettre ses convictions de côté pour fricoter avec le milieu du grand banditisme pour mener à bien son Projet. Projet gigantesque, pharaonique, qui laisse tout le monde indifférent. Et que dire de la solution finale apportée aux problèmes malfrats. Pourquoi ne pas l'avoir adopter avant ?
Peter, préférant mourir au combat, mais pas seul, emportant avec lui les habitants. Nous sommes en pleine tragédie, le réalisme s'éloigne. Dommage.
Les viruls ont désormais une nouvelle caractéristique, nous n'en apprendront pas plus. Re-dommage
Puis l'action se met enfin en place. Et cette fichue impression d'être devant un mauvais blockbuster américain : ça part dans tous les sens, des rebondissements incroyables, des explosions en veux tu en voilà, des héros plus fort que la mort. Re-re-dommage.
L'auteur a voulu faire un mythe, mais n'est pas Homère qui veut.

Les deux précédents tomes étaient bercés de métaphore religieuse, ce tome n'est pas en reste : le charpentier, le chevalier errant, les signes (la vision de Greer, le bateau trouvé par Mickael,...) qui guide leur pas. L'auteur y ajoute du mystique : des visions, des rêves. Nous sommes entre la vie et la mort dans un grand gloubiboulga mystico-religieux.

Vous prendrez bien du sirupeux. La trilogie était parfois assez sombre sur l'homme, Justin Cronin nous démontre ici que l'amour peut tout transcender : le Mal, la Mort. Un trip romance bit-lit qui pourra plaire à certains, et fortement déplaire à d'autres. Pour ma part, lorsque l'on me parle d'amour, je change de trottoir, ici, le sujet est l'Amour, j'en ai encore la Nausée.

Justin Cronin loupe la dernière marche, et le lecteur se fracasse les dents sur des bondieuseries de bazard, de l'action grandiloquente et de la mièvrerie.
Ce tome peut se lire de manière indépendante à mon avis. Mais je vous conseille plutôt de faire l'impasse dessus et de considérer que la trilogie était au final un diptyque.

Une série devrait voir le jour, j'ai très peur du soap-opéra.
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