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Critique de Antyryia



Je m'installe devant mon ordinateur portable.
90 % de batterie restante, ça me laisse une certaine marge de manoeuvre.
Je consulte mes mails, j'envoie une réclamation sur impots.gouv.fr, je regarde si de nouvelles parutions de mes auteurs préférés sont prévues dans les semaines à venir, je fais une petite partie de Diablo 3.
Je regarde le clip de la chanson Flight of Icarus d'Iron Maiden, en me disant que le fils de Dédale devait être sacrément con pour s'envoler aussi près du soleil au point de s'y brûler les ailes.
N'est pas Supergirl qui veut.

Icarus, Carus, un lien avec le titre de la nouvelle de Coraline Croquet ? Apparemment pas.
Continuant mes recherches, je regarde s'il existe une occurrence latine correspondante.
Il y en a même deux.
Cher dans le sens de coûteux, puis dans le sens d'être cher et aimé.
Et pour mieux m'achever Carus trouve d'autres racines en grec ancien signifiant profond sommeil. La lecture m'aura-t-elle permis de découvrir quelle éthymologie était la bonne ?
A moins que le titre n'ait une toute autre signification ?

40 % de batterie, je passe sur Babelio pour commencer la rédaction de la chronique de cette nouvelle de 5000 mots parue dans la collection Opuscule aux éditions Lamiroy. Un nouveau texte court publié chaque semaine, dans un format adapté pour les nains, celui-ci par Coraline Croquet dont le roman Les ombres de l'innocence a eu un certain succès.

Quand Nelson Robillard reprend conscience, il ne se souvient d'abord pas de son identité. Il ne sait pas où il est, s'il a été séquestré.
Kafkaïenne est l'adjectif le plus adapté à sa situation. Silence, pénombre, solitude. Absence de souvenirs, de chaleur et de vie. Plus de faim, de soif ni de sommeil.
Ni temps ni lieu.
"Cet endroit ne possédait ni portes, ni fenêtres, ni cloisons."
Seuls repères dans ces ténèbres : une chaise, une table, un ordinateur et un clavier.
Quand l'écran s'allume, le mot de passe qu'il utilisait enfant lui permet d'accéder aux deux icônes. Mais alors qu'il s'apprête à envoyer un courriel pour demander de l'aide, il s'aperçoit que les branchements ne sont pas reliés à internet, qui plus est aucune souris ne lui permet la moindre interaction.
Est alors diffusée la première vidéo d'une longue série, qui démontrent à quel point il est devenu par ambition professionnelle un fils, un mari ou un père exécrable. Tous ses souvenirs, bons ou mauvais, reconstruisent une identité guère attachante.
S'il est au purgatoire, il se promet de se rattraper quand il retrouvera les personnes qu'il aime.

Encore 20 %, il faut que je me dépêche de conclure. Aucun chargeur avec moi.
Carus a été un récit curieux, prenant et bien écrit. Assez inclassable également puisqu'on ne saurait dire s'il s'agit de fantastique, de science-fiction, d'absurde, d'onirique ou de tout autre chose encore.
De façon imagée, il rappelle en tout cas que toute notre vie est désormais contenue dans un disque dur. Photos, documents, contacts, échanges, factures, bulletins de salaire, relevés de compte, goûts littéraire, loisirs et publicités en conséquence, réseaux sociaux, traçabilité, autant de preuves que l'informatique se nourrit de vous autant que vous vous nourrissez d'elle.

5 %. J'étais en train de rêvasser. Je retape le mot de passe de mon écran de veille. Je dois m'empresser de conclure désormais.
DKoontz
Ah non, c'était le mot de passe que j'utilisais dans les années 2000.
Une première vidéo ne me montrant pas à mon avantage se met curieusement en route.
Fondu au noir.
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