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Critique de leBoudoirdulivre


Ce roman à été un coup au coeur, il m'a transpercé au plus profond de mon âme et m'a marqué comme certains livres peuvent le faire.

L'originalité et l'importance de livre réside sur le sujet abordé, les tireuses d'élites de l'Armée Rouge. Rares sont les romans abordant le rôle des femmes qui plus est en URSS et sur le front de l'Est, au plus près de la mort. Saviez-vous que plus d'un million de femme souvent jeunes se sont battues pour leur patrie et ce peu importe leurs raisons. Vengeance, pur patriotisme, par amour… L'auteur révèle le rôle des femmes au sein de l'Armée Rouge, chose peu conventionnelle à une époque où les femmes participaient à l'effort de guerre mais géraient leurs foyers en même temps. le retour de ces femmes à la vie civile est loin de ce qu'elles imaginaient, la femme au foyer est leur unique solution dans une société où les hommes ont repris le pouvoir. Un hommage vibrant à ces femmes qui ont donné leurs vies pour leur pays, sans la moindre reconnaissance en retour.

Moscou, mars 1946.

Ziba est de retour chez elle après avoir servi son pays en tant que tireuse d'élite sur le front face aux Allemands. Un retour difficile, quand les gens ont du mal à comprendre la place d'une femme sur le front même si c'est pour défendre sa patrie. Une femme combattante, une blessée de guerre n'a droit à rien à son retour. Ni remerciements, ni reconnaissance bien au contraire, on les traite de femmes de soldats, autrement dit des prostituées.

Le retour à la vie civile est loin de ce que Ziba imaginait jusqu'à sa soeur Lilia qui fait croire que Ziba était infirmière sur le front pour pouvoir conserver son poste à l'hôpital.

Renier ce qu'elle a été pour s'adapter, se rendre invisible pour survivre, jamais Ziba ne s'y abaissera. de retour du goulag, Tania a une nouvelle à lui annoncer concernant Anya, sa soeur de guerre. Une nouvelle qui lui permettra peut-être d'avancer et d'être fière de ce qu'elle a fait.

Zadonsk, 1942.

Ziba a vu sa famille massacrée par les Allemands. Issue d'une lignée de Tziganes, elle s'engage dans l'Armée Rouge pour se venger de la mort de presque toute sa famille.

Moscou, 1942.

Anya, issue d'une famille aisée et dont le père est membre du Parti veut s'engager pour retrouver son amoureux, Vassili Onilov sur le front au grand désespoir de ses parents qui ont déjà perdu deux fils dans cette guerre.

Sa formation de tireuse d'élite oblige Ziba à avoir Anya pour binôme. Deux mondes et des opinions différents, deux objectifs… Se battre pour sa patrie.

Face aux hommes déjà sur place, les tireuses d'élites vont devoir s'imposer et prouver leurs valeurs parce qu'elles sont des femmes. Sur le front, rien ne sera comme on leur avait dit, ni comme elles l'espéraient.

Leurs venues au sein de l'Armée Rouge va être source de problèmes dans ce milieu où les hommes font la loi.

Pourquoi n'ont-elles pas droit à se battre comme leurs homologues masculins ?

Pourquoi le lieutenant Ivanov s'intéresse-t-il tant à Anya ?

Jusqu'où peut-on aller pour sauver ses tirailleuses d'armes ?


Catherine Cuenca aborde le rôle des femmes, tireuses d'élites et combattantes au sein de l'Armée Rouge, leurs difficultés à s'insérer dans un monde où les hommes ont tous les pouvoirs, où la violence est légion et où leur retour suscite les pires humiliations.

L'auteur nous plonge dans l'univers de l'Armée Rouge, entre espoir et désillusions.

Quand le désir de se venger fait face à l'incohérence, l'injustice et la violence de ceux qui ont tout pouvoir et s'en servent pour briser les âmes.

L'écriture est fluide, les sujets sont abordés sans tabous dans toute leur authenticité, sans minimiser leur violence ou leur importance. Catherine Cuenca met les tireuses d'élite en avant et montre l'importance du rôle des femmes dans la guerre. Une guerre qu'elles n'ont pas voulue mais dont elles deviennent les héroïnes pour ne pas la subir. le retour à la vie civile est particulièrement mis en valeur. Comme ce fut le cas pour les femmes qui ont pris le travail des hommes partis sur le front, une fois la guerre finie, leur rôle important ainsi que leur indépendance a été balayée, les femmes remises dans le rôle de mère au foyer… Pour toutes les femmes, peu importe leur pays, il ne fallait pas parler de la guerre et de ses atrocités, leur rôle, leur courage et ce qu'elles ont accompli est mis en avant des années après.

Catherine Cuenca rend hommage aux tireuses d'élite de l'Armée Rouge dans une histoire bouleversante !
Lien : https://leboudoirdulivre.wor..
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