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Critique de Mulder_Ivy


Dès les premières pages nous sommes pris dans le tourbillon du cauchemar que Lydia, bibliothécaire tranquille et Luca, son fils de huit ans, vont vivre.
Dès le début le sang coule, la tension est intense, la fuite immédiate.
Sac à dos, chaussures de sport, un peu de cash, ne pas se retourner sur les cadavres étalés sous le soleil autour du barbecue. Toute leur famille éliminée par le cartel des Jardineros menée par l'intellectuel et redoutable la Lechuza/la Chouette. C'est un miracle qu'ils aient échappé aux sicarios.

Sebastian, son mari, était journaliste, il a commis la terrible erreur d'écrire sur Javier, un client de la librairie de Lydia, cultivé, élégant, devenu son meilleur ami et confident mais surtout chef du plus terrible cartel de drogue de leur région.
Javier ne pardonnera pas et les têtes de Lydia et Luca sont mises à prix.
Son seul espoir, disparaître, fuir le plus vite possible dans l'anonymat total vers les Etats Unis, vers un endroit où le cartel ne pourra plus les atteindre son fils et elle.

Ils connaîtront tout, la faim, la soif, le froid, la chaleur, la peur d'être dépouillés, battus, estropiés. Ils devront traverser les mêmes épreuves que les migrants qui tracent vers le Nord, à pied ou à bord de la « Bestia », le train sur lequel il faut sauter sans se rater ou duquel il faut descendre à toute vitesse pour éviter les patrouilles de policiers corrompus. Il ne faut faire confiance à personne et pourtant, il y a parfois de la solidarité, de l'aide bienvenue et inespérée, des amitiés qui naissent.

Impossible de ne pas trembler dès le début du récit pour Lydia et Luca. Pour les soeurs honduriennes, Rebeca et Soledad, délicates fleurs obligées à l'exile et au danger malgré leur jeune âge, qui se joindront au périple de la mère et de l'enfant, partageant avec eux la nourriture, la solitude, l'expérience de la migration et leur tragédie.
C'est un roman poignant, prenant. Un récit fulgurant qui éclaire sur les espoirs cachés dans les tréfonds du coeur et des yeux de chaque migrant. American Dirt c'est un éclairage, une prise de conscience sur le pouvoir des cartels, sur le drame de la migration, sur l'amour protecteur d'une mère pour son enfant, sur la déception d'une amitié et l'altruisme qui peut nous rester pour les autres dans les pires moments de la vie. C'est un livre qui sort la singularité des individus de l'anonymat de la masse.
« Homo homini lupus est » Nous sommes notre pire ennemi mais il y a de l'espoir et de la bonté dans certains hommes.
Un roman choc pour moi. Encore un coup de coeur. Que c'est bon de lire des romans puissants comme celui-ci.
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